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Agnès van Zanten : « L’école est comme un grand marché » -Entretien avec L. Delaporte, Mediapart, 10 septembre 2013

mardi 10 septembre 2013, par Mariannick

L’essai, Les marchés scolaires, sociologie d’une politique publique d’éducation, analyse les mises en concurrence au sein de l’école. En France, ce marché est officieux et particulièrement inégalitaire, détaille l’une des auteurs.

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Après avoir fait voter sa « loi de refondation de l’école », muette sur les questions d’éducation prioritaire ou de carte scolaire, Vincent Peillon a annoncé qu’il mettrait sur la table les dispositifs favorisant une plus grande mixité dans les établissements (voir l’entretien qu’il nous accordait en juillet). Car il y a urgence. L’école française est, comme le rappelait encore le syndicat des chefs d’établissement en cette rentrée, l’une de celles qui ségrègue le plus scolairement et socialement les élèves (lire ici).


Agnès van Zanten : « L'école est comme un grand... par Mediapart

Dans un essai très stimulant, les sociologues Agnès van Zanten, Georges Felouzis et Christian Maroy s’interrogent sur le fonctionnement des « marchés scolaires » dans le monde. Pourquoi appliquer ce concept venu de l’économie à l’école ? Depuis une trentaine d’années, la concurrence s’est développée à tous les niveaux des systèmes éducatifs et ce, quel que soit leur mode de fonctionnement et de régulation par la puissance publique. Dès lors, écrivent les auteurs, il n’est pas inutile d’analyser le fonctionnement et les résultats produits par ces marchés explicites ou implicites car « ils reflètent les attentes sociales en matière d’éducation et de liberté de choix dans les sociétés démocratiques avancées ».

S’appuyant sur de très nombreuses enquêtes réalisées dans différents contextes nationaux, les auteurs distinguent trois idéaux-types de « marchés scolaires » : compétition entre public et privé, quasi-marché et marché officieux.

En France, avec une carte scolaire, même partiellement assouplie depuis 2007, le marché scolaire est officieux, voire clandestin. Les familles-consommatrices d’école déploient donc toute leur énergie à découvrir par elles-mêmes – il n’existe évidemment pas de classements officiels des établissements qui en principe se valent tous – si elles ne vont pas choisir le mauvais « produit ». Et l’école française polarise plus encore – c’est l’une des surprises de leur enquête – que l’école britannique où, depuis l’Education reform Act mené par Thatcher, le choix de l’école est libre.

Les marchés scolaires, sociologie d’une politique publique d’éducation , d’Agnès van Zanten, Georges Felouzis et Christian Maroy, PUF, 217 pages, 19,50 euros.