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Fusion de Rennes 1 et Rennes 2. Communiqué commun des syndicats SNPREES-FO de l’académie de Rennes. 7 octobre 2013.

vendredi 25 octobre 2013, par Jara Cimrman

La fusion annoncée des universités Rennes 1 et Rennes 2 : une mise en commun de la politique d’austérité qui prépare des suppressions d’établissements, de composantes, d’enseignements et de postes Communiqué commun des syndicats SNPREES-FO de l’académie de Rennes (22-29-35-56)



Les présidents des universités Rennes 1 et Rennes 2 annoncent la fusion de leurs universités.
Les personnels de Rennes 1, Rennes 2 et des autres établissements de l’académie de Rennes ont eu la surprise d’apprendre par une déclaration commune des deux présidents du 26 septembre 2013 leur volonté d’aller vers une fusion de leurs établissements dès 2014. Cette décision est motivée :

- par « la loi ESR promulguée fin juillet 2013 [qui] transforme les Pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) en Communautés d’universités et établissements (CUE) » ;
- par « la relance au niveau national du Programme d’investissement d’avenir (PIA2) en 2013, [qui] incite les établissements de Bretagne et des Pays de la Loire à se positionner rapidement quant au(x) projet(s) qu’ils pourraient déposer dans ce cadre.

Après les déficits des Universités créés par la loi LRU 1, la régionalisation par la loi LRU 2

La loi LRU de 2007 a provoqué la mise en déficit des Universités en leur transférant la charge de la masse salariale de leurs fonctionnaires d’Etat, sans transférer les budgets correspondants. La loi LRU 2 de Mme Fioraso maintient ces dispositions.
Toutes les Universités prennent des mesures d’austérité. Ainsi le CA de l’Université de Montpellier 3 vient d’annoncer, entre autres mesures d’austérité, la fermeture de l’antenne de Béziers (700 étudiants). Les personnels et étudiants se sont réunis en AG (500 à Béziers, 700 à Montpellier) pour exiger l’abandon de ces dispositions. Le SNPREES-FO exige du CA qu’il revienne sur sa décision, et de la Ministre qu’elle donne à l’Université les 3 millions d’euros nécessaires à son fonctionnement.
La loi LRU2 (juillet 2013) avec les CUE organise la régionalisation de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche avec un pilotage par les collectivités territoriales et le secteur privé. C’est le désengagement financier massif de l’État et une dislocation de l’Université laïque et républicaine et de la recherche publique. C’est pourquoi le SNPREES-FO a combattu le projet de loi. C’est pourquoi il demande l’abrogation de la loi Fioraso, comme le dernier Comité Confédéral de la CGT-FO des 19-20 septembre 2013.

Une fusion pour « résister » aux CUE… ou pour démanteler les établissements ?
Les présidents déclarent vouloir, dans cette fusion, « [éviter] les risques de remise en cause des originalités et acquis de chacune des universités ou, encore, ceux d’éloignement des services de leurs utilisateurs (personnels et étudiants) ». Mais, malgré des déclarations analogues, toutes les fusions qui ont eu lieu (Strasbourg, Nancy, Marseille) ont abouti à des mutualisations, licenciements de contractuels, fermetures de composantes…
Les présidents indiquent qu’ « Ainsi recomposée, l’université de Rennes jouera un rôle majeur dans le développement du tissu d’enseignement supérieur et de recherche breton, en lien avec les établissements des autres sites ». Mais les « investissements d’avenir » lancés par le gouvernement précédent ne sont accordés qu’à quelques laboratoires et composantes sélectionnées, sur lesquels se concentrent de faibles moyens. C’est ainsi que dans le projet Idex de Toulouse, le « périmètre d’excellence » ne concerne que 2 000 enseignants-chercheurs et chercheurs sur 6 520, 20 000 étudiants sur 94 000 étudiants. Les autres composantes supportent donc « suppressions de doublons » (sic), gels de postes, baisse de dotation, etc.

La fusion menace l’existence de tous les UFR, laboratoires de recherche, établissements du CUE Bretagne hors périmètre :

- au sein des Universités Rennes 1 et Rennes 2 et de leurs composantes,
- mais aussi au sein des universités de Bretagne Sud, de Bretagne Occidentale, et de tous les établissements d’Enseignement Supérieur des académies de Rennes et de Nantes.

Les syndicats SNPREES-FO de l’académie de Rennes revendiquent :

- le maintien de tous les établissements, de toutes les UFR, de l’enseignement de toutes les disciplines, de la recherche dans tous les domaines, de tous les postes de fonctionnaire d’État,
- le maintien des contractuels actuellement employés, et l’attribution par l’État des moyens nécessaires au fonctionnement des établissements.

Ils demandent l’abandon du projet de fusion Rennes 1 – Rennes 2.

Le 7 octobre 2013