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Situation budgétaire de l’Université Versailles-Saint-Quentin. Communiqué de l’intersyndicale CGT-FSU, 19 décembre 2013.

jeudi 19 décembre 2013, par Jara Cimrman

À l’appel de l’intersyndicale CGT–FSU–Unef, les personnels et les étudiants réunis le mardi 17 décembre pour manifester leur colère ont décidé d’investir le conseil d’administration consacré à l’examen du budget 2014. Cette décision d’empêcher le vote du budget 2014 s’est imposée suite à l’agression qu’a constituée l’annonce en fin de semaine dernière de la notification budgétaire du ministère pour l’UVSQ. En effet, après avoir promis d’aider budgétairement l’UVSQ, le ministère a finalement attribué une dotation pour 2014 qui aggrave encore le déficit en nombre de postes de l’UVSQ, qui passe de - 150 postes en 2013 à - 209 en 2014. Le montant actuel de la dotation budgétaire en 2014 ne permettra tout simplement pas à l’université de fonctionner. Voici le sens premier de notre action de mardi dernier : refuser la « faillite silencieuse de l’UVSQ ».

Le comportement de la ministre de l’enseignement supérieur est inadmissible. Il suggère de fait que l’UVSQ doit être punie pour de graves erreurs de gestion passées, du reste encore à établir précisément. Comment accepter un tel comportement de la part d’une ministre ? Devons-nous dire aux personnels, aux étudiants et à leurs familles qu’ils doivent payer pour des « erreurs », dont ils ne sont, comme le reconnaît elle-même la Ministre, aucunement responsables ? La manœuvre est grossière. Premièrement, dire que les problèmes budgétaires de l’UVSQ s’expliquent uniquement par des erreurs de gestion est d’une grande malhonnêteté intellectuelle. Chacun sait que le budget de l’ESR est notoirement insuffisant pour faire fonctionner les universités en 2014. Le CNESER du lundi 16 décembre 2013 a adopté à une très large majorité une motion d’alerte sur la situation très grave dans laquelle se trouvent les universités (motion en PJ). Ce qui arrive à l’UVSQ relève d’abord des décisions du ministère. Deuxièmement, qu’a fait la ministre depuis son annonce le 20 novembre 2013 de la découverte de ces « graves erreurs de gestion » à l’UVSQ ? A-t-elle diligenté une enquête administrative ? A-t-elle demandé des comptes à l’ancienne présidente mise en cause, qui est encore aujourd’hui sa représentante pour l’académie de Dijon et à ce titre en train de contrôler la sincérité du budget 2014 de l’université de Bourgogne ? Les personnels, les étudiants, les citoyens sont en droit d’avoir des éléments précis permettant effectivement de prendre la mesure de ces « erreurs de gestion » passées. Nous attendons donc de la ministre qu’elle se donne réellement les moyens de faire un bilan précis de la gestion passée de l’UVSQ et des conséquences pour l’avenir.
Nous demandons également instamment à la direction actuelle de l’Université de procéder elle aussi à un examen public de la politique menée à l’UVSQ ces dernières années. Comment peut-on mettre en place des mesures d’économie drastique, et donc demander des efforts importants aux personnels et aux étudiants, sans avoir de vision précise sur la politique menée dans notre établissement ? Voilà plusieurs mois que nous demandons la communication des fameux contrats de PPP ; la liste précise des emplois de contractuels créés ces six dernières années afin de connaître leur support, leur fonction, leur statut, leur régime indemnitaire ; les budgets et le rôle des fondations et autres dispositifs divers et variés qui ont fleuri ces dernières années. Voilà deux ans que le CA de l’UVSQ vote des budgets insincères, avec l’accord du rectorat. Comment imaginer continuer à fonctionner de la sorte ? Les administrateurs, les membres élus du Comité Technique doivent avoir immédiatement communication de l’ensemble des documents permettant d’apprécier la situation réelle de l’UVSQ et la signification des choix politiques opérés, afin de pouvoir enfin faire correctement leur travail d’élus.

Face à cette situation, l’intersyndicale CGT – FSU de l’UVSQ exige sans délai :
De la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche :

- la mise en place d’un collectif budgétaire pour 2014 et la remise en cause du Crédit impôt recherche afin de dégager des ressources immédiates pour les universités en 2014, et permettre ainsi de doter les établissements d’enseignement supérieur selon leurs besoins réels leur permettant d’assurer leurs missions de service public.
- de tirer toutes les leçons de la situation présente – à l’UVSQ et dans l’ensemble de l’enseignement supérieur - et d’y remédier par des réformes de structures que sont la ré-étatisation de la masse salariale et la fin des Responsabilités et compétences élargies.
- de respecter ses engagements en matière d’aide financière à l’UVSQ et d’arrêter immédiatement cette attitude méprisante envers les personnels et les étudiants de l’UVSQ.
- d’apporter enfin toute l’aide technique afin de sortir l’UVSQ du piège des partenariats public privé.
- de recevoir dans les plus bref délais nos représentants afin d’apporter des réponses concrètes, précises et immédiates aux interrogations des personnels et des étudiants.

De la présidence de l’UVSQ :
- de faire toute la lumière sur les choix politiques de l’UVSQ, dans le passé et pour l’avenir, en mettant à disposition des élus et de la communauté universitaire l’ensemble des documents utiles à cette fin.
- de porter avec la plus grande fermeté nos revendications auprès de la CPU et du ministère.

L’intersyndicale CGT-FSU se battra pied à pied, au côté des étudiants et des personnels, pour défendre un service public d’enseignement supérieur et de recherche de qualité, à l’UVSQ et ailleurs. Notre détermination est inébranlable. Nous souhaitons à l’ensemble du personnel et aux étudiants de l’UVSQ de belles fêtes de fin d’année, et nous vous donnons rendez-vous dès le 6 janvier 2014 pour poursuivre et amplifier selon toutes les modalités nécessaires notre légitime combat.