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Avec la reconduction de G. Fioraso, la presse aux ordres se déchaîne contre les EC - Dossier, mis à jour le 12 avril 2014

samedi 12 avril 2014, par Mademoiselle de Scudéry

Grogne, récriminations, lobbying…
SLU s’interroge aussi sur le nombre réel d’EC : 70.000 selon Davidenkoff, 91.000 selon Rey-Lefebvre, 550.000 selon Fioraso (ou 265 000, c’est selon).
En fin d’article, le palmarès des grogneurs.

Geneviève Fioraso, secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche

Isabelle Rey-Lefebvre, Le Monde, 9 avril 2014

[…]
Elle a su s’assurer le soutien, ou à tout le moins la neutralité, des associations d’étudiants, Unef en tête. Elle va désormais s’attacher à la mise en œuvre de cette loi, en particulier le rapprochement écoles-universités et la recomposition du paysage de l’enseignement supérieur en une trentaine de grands pôles avec, chacun, son chef de file.

GROGNE DES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS [1]

La tâche sera délicate, d’autant qu’une pétition anti-Fioraso a recueilli, en quelques jours, entre la composition du gouvernement, mercredi 2 avril et la nomination des secrétaires d’Etat, le 9 avril, 7 700 signatures d’enseignants-chercheurs. Cela représente moins de 10 % des 91 000 universitaires de France, mais leur spontanéité surprend, alors qu’aucune manifestation d’envergue n’avait, en 2013, émaillé les débats parlementaires sur la loi Fioraso.

Ils expriment, aujourd’hui, la difficulté d’exercer leur métier dans un budget contraint et malgré les 1000 postes par an, pendant cinq ans, promis et, jusqu’ici, tenus. Leur angoisse est entretenue par les cas, médiatisés, d’universités en difficulté, comme Montpellier 3, Versailles Saint-Quentin, ou, plus discrets mais tout aussi concrets, de Paris 1 ou Paris 13. Le scénario de 2009 - lorsque les enseignants chercheurs, qui n’avaient pas bronché, en plein été 2007, contre l’adoption de la loi Pécresse sur l’autonomie des universités, réagissaient deux ans plus tard à un décret modifiant leur statut et leurs horaires - peut-il se répéter ?


Geneviève Fioraso : "Je vois de nombreuses contradictions dans cette pétition d’universitaires"

Camille Stromboni, Educpros, 9 avril 2014 ;

Jusqu’ici ministre, Geneviève Fioraso est désormais secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la Recherche. Nommée le 9 avril 2014, elle fait le bilan de son action dans le gouvernement précédent et réagit à la pétition lancée par des universitaires pour demander un renouvellement de politique.

[…]
Une pétition a recueilli plus de 8.000 signatures en faveur d’un changement de politique de l’ESR. Quelle réponse apportez-vous à cette partie de la communauté universitaire qui a exprimé sa déception ?

« J’ai regardé tout d’abord le nombre de signataires de ce texte : ils représentent environ 1,5% de la population active de la communauté des organismes de recherche et des universités.

Sur le fond, ces derniers demandent la suppression de la loi LRU, avec un retour des crédits entre les mains de l’Etat, ainsi qu’une redistribution du CIR [Crédit d’impôt recherche] aux universités, le tout en revendiquant plus de liberté et en dénonçant un Etat trop présent… Je respecte toutes les opinions, mais je vois surtout de nombreuses contradictions dans cette pétition d’universitaires.

Je ne lis d’ailleurs aucune proposition dans ce texte, hormis le soutien à une candidature autre que la mienne [2] à ce secrétariat d’Etat, dans un gouvernement dont ils contestent pourtant l’action.[…] »

La même G. Fioraso à AEF :

« Je note que la pétition est finalement orientée contre la politique menée par le gouvernement [3], et donc contre les engagements pris par le président de la République : il avait souhaité améliorer la loi LRU, pas la supprimer ; il était favorable au maintien du crédit impôt recherche, pas pour sa suppression ; il avait donné la priorité aux jeunes et aux étudiants, cette pétition ne comporte pas une seule fois le mot "étudiant". De toute façon, aucun milieu n’adhère jamais à 100 % à une politique. Et puis, 7 000 ou 8 000 signatures, cela représente à peine 3 % des 265 000 salariés de l’enseignement supérieur et de la recherche publique. Enfin, je m’étonne que certaines personnes qui appartiennent au parti du président de la République [4] soutiennent cette pétition tout en souhaitant participer au gouvernement.

[…] Non. Aucun regroupement ne se fait facilement.[…] Je relève d’ailleurs aussi que les lieux où la pétition semble recueillir davantage de signatures [5] sont ceux où il y a des difficultés à se regrouper. »

***

C. Stromboni, toujours, dans le même Educpros le 4 avril

Lobbying [6] anti-Fioraso : une pétition lancée pour un "vrai changement"

[…] Un certain nombre d’universitaires montent au créneau pour demander un "réel changement" de politique en matière d’enseignement supérieur et de recherche. A quelques jours de la nomination d’un éventuel secrétaire d’Etat, chacun tente de faire entendre sa voix.

***

De son patron Emmanuel Davidenkoff sur France-Info (et de sa comparse "Agnès") le 9 avril 2014

Tir de barrage des enseignants-chercheurs contre la reconduction de Geneviève Fioraso

Geneviève Fioraso est donnée archi favorite comme secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la recherche. Ce qui suscite la colère de plusieurs milliers d’enseignants-chercheurs.

L’opposition à Geneviève Fioraso s’est faite très intense ces derniers jours, avec notamment la publication d’une pétition, vendredi dernier, signée par plus de 7.000 enseignants-chercheurs, soit plus de 10% des enseignants-chercheurs.

et
Derrière ces récriminations, n’y a-t-il pas aussi la question de la liberté des chercheurs ?


Enseignement sup : une ministre discrète, mais pas inutile

Véronique Radier - le Nouvel Observateur, 2 avril 2014

[…] Après des débuts quelque peu amateurs et brouillons, l’ex-maire adjointe de Grenoble est parvenue à conduire une loi sur l’enseignement supérieur qui apporte plusieurs avancées notables.

Retour sur quelques avancées au crédit de Geneviève Fioraso, obtenues dans un contexte de vaches (très) maigres pour le sup. […]


Grands palmarès (google) de « La grogne des… »

Intermittents 207.000
Enseignants 198.000
Pompiers 124.000
Parents 71.400
Policiers 57.400
Taxis 48.000
Journalistes (si, si !) 10.300
Infirmières 6.380
Croque-morts 0
Mimes 0

(mais les mimes sont peut-être intermittents ?)


[1« la grogne des… » (profs, taxis, camionneurs, écologistes, usagers de la déchetterie de Frontignan, apprentis métalliers de Barbezieux…), c’est une paresse journalistique que SLU adore… Relire aussi l’article « "Le Monde" et le mouvement universitaire, Henri Maler, Olivier Poche, Acrimed, 18 mars 2009 » et la note [7] Sur la « grogne » « La “grogne” : grévistes et manifestants sont-ils des animaux ? », juin 2003 et voir ce mot - Voir également, notre livre Médias et mobilisations sociales, chapitre III. “Les grognements du peuple : Où l’on tend l’oreille pour entendre les patients témoigner de leur « malaises » et de leurs propres actions.”

[2Elle l’a lu ?

[3Enfin elle l’a lue !

[4Des noms, des noms !

[5Elle a fait googliser tous les signataires par les RG, ou bien ?

[6Définition : Ensemble de démarches entreprises par un individu pour défendre les intérêts d’un client, en vue d’influencer une décision d’un titulaire d’une charge publique. Les manœuvres de V. Berger ou de JL Salzmann pour qu’elle reste sont du lobbying, elles !