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Comue P8-P10 : Demande de Moratoire des élus au Comité Technique, Ferc-CGT P8, P8VO, Sgen-cfdt p8, La Dyonisoise - 28 mai 2014

Les status de la COMUE P8-P10 sont à l’ordre du jour du CT le 2 juin.

mercredi 28 mai 2014, par Cécile

Les élu-e-s du Comité Technique viennent de recevoir une
convocation à la prochaine séance du Comité Technique
qui aura lieu le 2 juin 2014. À l’ordre du jour figurent les
statuts de la COMUE.

Les représentant-e-s syndicaux du CT s’étonnent que ce
point, d’une importance capitale pour l’avenir de l’Université,
soit noyé au milieu de 5 autres points, comme si ce
seul point ne valait pas une séance entière au minimum.
En outre, il est incompréhensible que ce point soit inscrit
à l’ordre du jour alors qu’aucune concertation avec les personnels
n’a eu lieu à ce jour dans l’université, à l’exception
d’une réunion d’information tenue le 10 février 2014 et
concernant surtout les méfaits de l’Association selon la direction
de l’Université, et non point les avantages que Paris
8 tirerait de cette potentielle COMUE.

Les représentant-e-s syndicaux — des conseils, commissions,
et comités —, mais également l’Association « Pour
Paris 8 », ainsi que des personnels et étudiants mobilisés,
demandent depuis de nombreux mois à la présidence de
l’Université Paris 8 que les autres possibilités juridiques de
regroupement d’universités, (notamment l’Association),
soient débattues au même titre que la COMUE. À ce jour,
rien n’a été proposé pour que notre communauté puisse
participer à la construction de notre future université,
de manière collégiale et démocratique. Le sentiment que
les choses se font à l’abri des regards est de plus en plus
partagé par nombre d’entre nous, et l’inquiétude gagne la
communauté universitaire qui craint que la COMUE soit
le stade précédant la fusion des deux universités.
Pourtant, la lettre de Mme Bonnafous, directrice de l’Enseignement
Supérieur, était explicite quant aux suppressions
de services, de formations, d’écoles doctorales, n’en
déplaise à Mme Fioraso, secrétaire d’état à l’ESR, qui a
rassuré les deux présidents de Paris 8 et Paris 10, en leur
affirmant que l’autonomie des deux universités n’était pas
un vain mot ! Et les deux présidents de déclarer le plus sérieusement
du monde avoir été rassurés par les promesses
d’une secrétaire d’état, qui serait bien la seule personne
politique à tenir ses engagements. Angélisme, cynisme de
nos dirigeants ?

Par ailleurs, l’équipe présidentielle a été mise en place dans
le cadre de la loi LRU — qu’elle combattait à l’époque de
sa promulgation — mais, en réalité, elle se contente très
bien des effets de cette loi qui lui donne des pouvoirs exorbitants
et qui lui permet de gérer l’université comme elle
l’entend. Faut-il rappeler que seules vingt personnes ont
pu élire la présidente ? Et, lorsqu’il est demandé qu’un vote
des trois conseils puisse donner une indication sur un
sujet, l’on nous rétorque que ce n’est pas légal. Par conséquent,
aucun garde-fou, susceptible de permettre une souplesse
dans la loi, n’a été pensé par les dirigeants successifs
de l’université, ou par ses matières grises.

L’esprit critique, qui devrait prévaloir dans une université,
et qui plus est dans une université à l’origine foisonnante
d’idées et de créativité pédagogique et scientifique, s’est estompé
au profit d’une paresse intellectuelle de la part de
dirigeants qui appellent « opposants » les seules personnes
qui proposent un débat. Mais pour qu’il y ait « opposants
 », il faudrait encore qu’il y ait une colonne vertébrale
politique, un projet politique, des orientations politiques
qui hissent notre université vers le haut. Mais point de salut
de ce côté-là car les dirigeants ne font que gérer et servir
de manière zélée, sans distance et sans imagination, un
pouvoir politique, des ministres, qui pratiquent la même
politique que Sarkozy.

La « politique » menée à l’université ne s’appuie pas sur
une concertation ni avec la communauté universitaire, ni
avec les élu-e-s des conseils, mais sur un petit groupe qui
n’est pas très différent de celui qui oeuvrait sous la précédente
mandature présidentielle à Paris 8. Ce petit groupe
s’arroge le droit de décider à notre place de notre avenir, et
c’est absolument inacceptable.

À l’heure où une contestation nationale voit le jour contre
les COMUE, en dénonçant les effets particulièrement
nocifs de ces pôles qui entérinent la précarité des
personnels, des étudiants, et qui suppriment des filières et
des diplômes, nous exigeons que l’Université Paris 8, qui
a toujours été à l’avant-garde de la combativité contre des
mesures politiques brutales et ineptes, demande la mise
en place d’un moratoire d’un an, afin de permettre une
réflexion approfondie avec toute la communauté universitaire
autour de ces questions cruciales pour notre avenir.

Avec le soutien de Paris 8 – V.O.