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17% des jeunes en difficultés financières abandonnent leurs études - Paul de Coustin, Le Figaro, 26 août 2014

jeudi 28 août 2014, par Elisabeth Báthory

Une étude du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche analyse les difficultés financières des étudiants. Celles-ci ne sont pas sans conséquences sur le déroulement de leurs études.

A lire sur le site du Figaro Etudiant.

Les difficultés financières des étudiants ont une influence directe sur leurs conditions d’étude et donc sur leurs résultats. Une note d’information du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, publié ce lundi 25 août, fait la synthèse de plusieurs études menées sur un panel de 12 000 bacheliers de 2008 sur leurs quatre premières années d’études post-bac. Elles concernent les finances des étudiants, leurs difficultés budgétaires et les conséquences sur le déroulement de leur scolarité.

Dans la note du ministère, on trouve la création d’un « score de difficultés financières » chez les étudiants. Créé par le croisement de plusieurs facteurs (entre autre le milieu social d’origine, le niveau de diplôme des parents, la présence d’un job étudiant stable ou non, aide ou non de la famille, problèmes matériels déclarés), ce score permet de déterminer les conséquences des difficultés financières des étudiants sur leur orientation, leurs conditions d’études et leur taux d’échec.

On y apprend par exemple que chaque année, quatre étudiants sur dix touchent une bourse ou une allocation d’étude, ce qui n’empêche pas près d’un quart des bacheliers de déclarer avoir rencontré des difficultés financières au cours de leur première année post-bac. Cette proportion croît avec le nombre d’années d’études, passant à un tiers pour leur quatrième année dans le supérieur.

Une influence directe sur la réussite des étudiants

L’orientation ainsi que l’ambition des étudiants varient fortement selon leurs situations financières. Les individus ayant un score de difficultés élevés sont très peu nombreux à s’orienter vers des formations longues et sélectives comme les classes préparatoires , les écoles qui mènent au bac +5 et les études de médecine. Cette différence peut s’expliquer dès le lycée par « des caractéristiques scolaires inégales », explique la note. Mais même à niveau scolaire identique, la différence se fait par l’ambition. Ceux en difficulté en ont significativement moins, surtout ceux ne recevant pas d’aide financières.

Le tiers des étudiants les plus fragiles économiquement « ont un niveau scolaire nettement moins élevé » indique la note, « qu’il s’agisse de la série du baccalauréat, du retard d’âge au bac et de la mention obtenue ». Ainsi, la contrainte du niveau scolaire s’ajoute à la contrainte financière. On observe donc une réussite en baisse chez ces étudiants. 56% des non-boursiers en difficulté accèdent à un niveau bac +2 contre 65% de l’ensemble des étudiants, et 17% abandonnent leurs études contre seulement 6% en moyenne. Des écarts que l’on retrouve dans toutes les filières de l’enseignement supérieur.

« Les étudiants boursiers déclarent plus souvent que les autres des difficultés financières », constate la note du ministère. Contraints à une certaine assiduité pour bénéficier de leur aide, les étudiants boursiers ont plus de mal à trouver un emploi étudiant. Par ailleurs, ils sont moins nombreux à vivre chez leurs parents, ce qui augmente la pression budgétaire. En ce qui concerne l’argent et le logement, les étudiants s’émancipent de plus en plus de leurs parents au cours de leurs études. 41% d’entre eux travaillent dès la première année (dont 11% de façon régulière). Cette proportion passe à 55% en quatrième année (16% ont un travail régulier). Cet argent leur permet de s’émanciper du logement parental, puisqu’ils sont 23% à vivre en location ou colocation dès la première année post-bac, contre 47% trois ans plus tard.