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Compte rendu de la réunion du Groupe de travail Enseignement supérieur et recherche à l’Hôtel de ville de Paris (à l’initiative d’E. Becker)

23 octobre 2008

jeudi 23 octobre 2008, par Laurence

A l’initiative d’Emmanuelle Becker avait lieu aujourd’hui une réunion du Groupe de travail Enseignement supérieur et recherche à l’Hôtel de ville de Paris, à laquelle j’ai assisté pour SLU. Il s’agissait de la troisième réunion de ce groupe de travail.

Emmanuelle Becker a commencé par une présentation des prévisions budgétaires de la ville de Paris : un milliard d’euros seront alloués à l’innovation (et non à l’enseignement supérieur et à la recherche), ou encore, selon l’expression de B. Delanoë devant le Conseil municipal, à "l’économie de la connaissance".

Emmanuelle Becker a fait part de sa grande perplexité sur ce milliard dont une partie importante, quoique encore mal définie, ira au soutien aux entreprises innovantes, par l’intermédiaire du projet pépinières d’entreprises et incubateurs et de l’Agence Paris Innovation dont les statuts sont encore inconnus. L’orientation de cette politique budgétaire est clairement tournée vers le développement de l’économie. Pour preuve, les questions Enseignement supérieur et recherche font désormais partie de la commission Développement économique. Les questions de vie étudiante relèvent d’une autre commission, mais le budget qui y est alloué est en baisse.

L’agence parisienne pour l’innovation sera créée début 2009 avec pour mission d’identifier les produits et les services innovants afin de passer de véritables conventions avec les entreprises.

Le conseil scientifique de Paris, créé en 2002 et censé se réunir deux fois par an afin de jouer un rôle d’expertise et d’évaluation sur la recherche pour la mairie de Paris est composé de personnes nommées dont la liste est publique. Son dernier rapport de mars 2007 place explicitement les questions de l’Université et de la recherche dans la dépendance stricte d’une conception utilitariste adossée aux nécessités économiques. Son rôle de lien avec les Enseignants-chercheurs, prévu dans ses statuts, n’a jusqu’à présent pas été flagrant... Ce conseil ne représente pas toutes les disciplines. Une proportion non négligeable de physiciens de l’Institut de physique du globe de Paris (Université Paris VII) et de l’ENS (soit les réseaux Allègre) s’y trouve.

Le PC devrait voter une motion de soutien au rassemblement prévu devant l’Assemblée nationale le 3 novembre.

De la discussion, il ressort que :

- Emmanuelle Becker et Michel Maric sont en attente de propositions d’actions de la part des associations et des organisations du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche qui luttent contre les réformes telles qu’elles sont faites.

- Dans cette optique, Michel Saint-Jean a proposé l’idée d’une sorte de forum, dont les modalités, le nom et l’organisation sont à inventer mais qui se tiendrait à Paris, regroupant l’ensemble des associations qui, dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche, mais plus largement de la culture, sont confrontées à une réduction utilitariste et économiciste en contradiction avec leurs fonctions. Ceci à la fois afin de continuer à faire vivre un espace public de parole affirmant la valeur de la production de savoirs et de connaissances, mais aussi afin de permettre à des combats isolés de se fédérer quelque peu. Une réflexion du groupe doit, dans les prochaines semaines, faire avancer ce projet qui pourrait déboucher dès le printemps prochain.

Elie Haddad pour SLU