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François Hollande a redonné un cap à l’université - Sophie Béjean et Bertrand Monthubert, Les Echos, 15 avril 2015.

mercredi 15 avril 2015, par Sainte Simone, Comtesse

Vous ne vous en étiez pas aperçu ?

N’avez-vous pas vu les créations d’emploi dans vos universités ?

N’avez-vous pas l’"audace" de Bernard Belloc (ancien conseiller de N. Sarkozy) prétendant que l’université française est à l’abandon ?

Pourtant c’est clair ... grâce à la loi de 2013 (LRU 2) et la nouvelle StraNES (Stratégie Nationale pour l’Enseignement Supérieur), c’est la fin des "injonctions paradoxales" pour les universités et, enfin, un bon "équilibre territorial" ...

Enfin, comme le disait un homme célèbre : « La société ne vit point d’idées négatives, mais d’idées positives. »

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L’action de François Hollande, en faveur de l’enseignement supérieur, encourage la réussite des étudiants et renforce la coopération entre les établissements. Celle de la droite, au contraire, a déstabilisé les universités.

Pendant des années, les injonctions paradoxales ont été le lot des universités. Avec le quinquennat de Nicolas Sarkozy et son discours laissant penser que les universités conduisaient la politique de leur choix au mépris de leur mission de service public, on croyait l’apothéose atteinte.

Il n’en est rien : Bernard Belloc, l’ancien conseiller « Université et recherche » de Nicolas Sarkozy - et ancien président de l’Université Toulouse 1 - a l’audace de livrer un point de vue occultant son rôle dans la situation actuelle : tous ceux qui exercent aujourd’hui des responsabilités universitaires doivent en effet gérer les conséquences du quinquennat précédent, en particulier l’impasse du financement des évolutions de carrière.

Enrayer la logique ultra-libérale de Nicolas Sarkozy

Bernard Belloc considère que l’enseignement supérieur est « à l’abandon » ? Pourtant, et c’est une première, la France se dote d’une stratégie nationale de l’enseignement supérieur. Ne fallait-il pas enfin en venir là pour enrayer la logique ultra-libérale d’hier qui a déstabilisé l’enseignement supérieur, avec des conséquences graves : baisse du taux de poursuite d’études des bacheliers, baisse de la réussite en Licence, retard majeur dans le déploiement du numérique ?

La logique impulsée par François Hollande, traduite dans la loi « Enseignement supérieur et Recherche » de juillet 2013, a été au contraire de promouvoir la réussite étudiante, d’organiser la transition du lycée au supérieur, d’encourager la coopération entre établissements, d’organiser la mise en cohérence du système.

Avec les moyens du Programme d’investissements d’avenir (PIA), l’ancien Président et son conseiller espéraient une compétition permettant de concentrer les moyens sur quelques pôles. François Hollande a choisi au contraire un équilibre territorial et un soutien à l’ensemble des missions du supérieur, des formations par alternance aux pédagogies numériques. Les orientations de la loi de 2013 se sont traduites par des mesures importantes telles que les créations d’emplois et l’augmentation des bourses étudiantes.

Former la jeunesse

Aujourd’hui, la nouvelle étape est de préparer l’avenir de notre pays. Pendant un an, nous avons travaillé à définir cette stratégie de l’enseignement supérieur, avec une vision prospective et des choix clairs. Notre rapport porte l’ambition de créer une « société apprenante », selon les termes du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, et d’abord faire en sorte que 60% d’une classe d’âge soit diplômée du supérieur, un taux déjà atteint dans certains pays.

Des «  vœux pieux » ? Chacun en jugera. Mais chacun sait que pour accompagner notre pays vers une société innovante et pour préparer la transformation des métiers, il faudra former la jeunesse et lui donner les compétences, les connaissances, les capacités d’adaptation et de créativité.

Mettre l’enseignement supérieur en phase avec son temps

Nos propositions permettront d’entrer dans une logique de formation tout au long de la vie : on ne peut plus se reposer sur ce qu’on a appris à 20 ans, c’est un aller et retour entre formation et emploi qui sera nécessaire. Nous nous attaquons aussi à la reproduction sociale et à ses mécanismes : l’égalité des chances est centrale. L’orientation doit être juste et efficace, elle ne peut plus générer l’échec, ne plus laisser les jeunes d’origine modeste au bord du chemin. Qui peut remettre sincèrement encore en cause la qualité et l’efficacité des formations supérieures, à l’heure où les taux d’insertion professionnelle sont médiatisés, et que ceux-ci montrent que le diplôme reste un passeport pour l’emploi ?

Nous prenons également en compte l’impact du numérique qui bouleverse l’accès au savoir, en généralisant les démarches prospectives avec les branches professionnelles pour préparer les métiers de demain. Déjà, partout dans les universités, avec l’appui de la recherche, les enseignants-chercheurs, les personnels et les étudiants développent des initiatives pour tirer parti des potentialités du numérique.

Avec la stratégie nationale de l’enseignement supérieur, on le voit, ce sont les aspirations de la jeunesse que nous plaçons au cœur du débat. C’est sur elle que repose notre avenir.

Par Sophie Béjean, ancienne présidente de l’université de Bourgogne et présidente du comité Stratégie Nationale de l’Enseignement Supérieur, et
Bertrand Monthubert, président de l’université Toulouse III - Paul Sabatier et rapporteur général de la StraNES.


[1] Pour lire l’article de B. Belloc