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Motion sur le dispositif de sélection à l’entrée à l’université - ULCO, 23 janvier 2018

mercredi 31 janvier 2018, par Laurence

La CFVU de l’université du Littoral Côte d’Opale, réunie ce jour,
réaffirme son attachement au libre accès des bacheliers à
l’enseignement supérieur public et condamne les nouvelles modalités
choisies pour l’organiser.
Alors que la loi « relative à l’orientation et à la réussite des
étudiants » n’a pas encore été adoptée par le Parlement, le
ministère oblige l’université à mettre en place une réforme dans le
flou et l’urgence au détriment de ses autres missions. Il exerce une
pression inacceptable sur le monde universitaire et sur les lycées, et
crée une insécurité inacceptable pour des futurs bacheliers qui vont
être sélectionnés selon des modalités qu’ils vont découvrir au fur
et à mesure.
Les universités ont à cœur d’accompagner, de former et de favoriser la
réussite du plus grand nombre. C’est là tout le sens de leur mission.
Mais pour atteindre cet objectif, il faut des moyens que le ministère nous
refuse depuis des années. Ainsi, depuis plusieurs années, l’université
se voit contrainte, faute de moyens suffisants, comme de nombreuses autres
universités françaises, de geler ou suspendre des postes de façon
chronique.
On conçoit mal comment l’établissement pourrait aujourd’hui mettre en
place, sans moyens adéquats, un accompagnement personnalisé des
étudiants acceptés sous condition. Rien que l’étude des dossiers de
milliers de candidatures et la saisie dans Parcoursup ne pourra se faire
sans une dégradation conséquente des conditions de travail des
secrétariats pédagogiques et des équipes pédagogiques.
En demandant aux universités de classer les candidatures étudiantes selon
un certain nombre de critères, alors que les universités ont des
capacités d’accueil limitées, le ministère s’apprête en réalité
à mettre en œuvre une sélection qui ne dit pas son nom. Sous couvert
d’une supposée personnalisation, c’est un changement complet de la
politique d’accès des bacheliers à l’enseignement supérieur qui est
organisé. C’est un recul, et non un progrès social.
La sélection des étudiants va de pair avec la mise en concurrence des
établissements : comment ne pas voir que la réforme en cours vise à
faire le tri entre les établissements dits « d’excellence » qui
accueilleront les « excellents » étudiants et les « autres »
établissements qui accueilleront les « autres » étudiants ?
Afin de continuer à défendre le service public universitaire français,
la CFVU de l’université du Littoral Côte d’Opale réitère son appel
au ministère afin que soient accordés aux universités les moyens humains
et matériels nécessaires pour assurer ses missions.
Nous appelons les Conseils de la notre université et des autres
établissements à adopter cette position, qui nous apparaît la seule
responsable en cette période d’incertitude législative et la seule à
même d’éviter une mise en concurrence dont nous pâtirons tous.