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Frédérique Vidal publie une tribune dans le Monde - 12 novembre 2020

vendredi 13 novembre 2020, par Mademoiselle de Scudéry

13 minutes de lecture, tout de même…

Et au milieu, cette pépite : « Le déni de démocratie, souvent mis en avant par ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes, est souvent le dernier spasme d’une contestation qui grime les mobilisations du passé. »

Et elle conclut d’un vibrant "Ma porte est ouverte"
En voici une version légèrement dévidalisée par SLU !

Frédérique Vidal : Entre instance nationale et universités autonomes, le pari de la confiance

Tribune, le Monde, 12 novembre 2020

Après deux ans de travaux et de rencontres la loi de programmation de la recherche sera bientôt réalité. Cet exercice démocratique, chacun doit l’accepter explique dans une tribune au « Monde » la ministre de l’enseignement supérieur rappelant que sa « porte reste ouverte »

à lire ici (pour ceux qui auraient 13’ en trop)


Vidal dévidalisée (par SLU !)

Le projet de loi de programmation de la recherche achèvera prochainement son parcours parlementaire. La commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs s’est réunie il y a quelques jours pour aboutir à un texte commun qui sera soumis prochainement à l’approbation définitive tant de l’Assemblée nationale que du Sénat.


C’est vrai, et la communauté universitaire (c’est nous, même si vous essayez de vous l’approprier) est bien marrie… une pétition comptant plus de 25000 signatures en atteste.

Sans doute le Conseil constitutionnel aura à connaître ce projet de loi, il lui reviendra de dire quelles dispositions sont conformes à la Constitution ou non.


Oui oui, d’ailleurs il a été sollicité, par Sylvie Robert (PS) notamment. [1]

…c’est l’aboutissement de plus de deux années de travaux, de rencontres, de déplacements au plus près de la communauté scientifique, partout en France."


au plus près,… dans les ors des directions, dans les universités transformées en villages Potemkin ou bunkerisées, à l’écoute de la CURIF et de la CPU…

Avant d’arriver au Parlement, ce projet de loi a été soumis à 17 instances consultatives. Certaines comme le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) ont émis un avis favorable


ahah ! le vote au CNESER : parlons-en !
obtenu d’un poil après vingt et une heures de séance et un vote à 6 h 45 (sur une version non amendée et après le boycott du SNESUP, le retrait de la CGT). Et l’avis négatif du CESE à 161 voix et une abstention, on en parle aussi ?

En dehors et de manière distincte du projet de loi en ses dispositions particulières, les mesures relatives aux rémunérations et aux carrières ouvertes par la loi de programmation ont donné lieu à la signature du premier accord majoritaire entre les organisations représentatives des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche


Tiens, à côté de la loi, une négociation était nécessaire ? et les signataires ont admis que le protocole soit explicitement conditionné à l’adoption de la LPR, donc en vaille acceptation et que l’argent vienne du sabordage des retraites publiques.

Cet exercice démocratique, chacun doit l’accepter, y compris ceux qui, étant issus d’une élection tendent à oublier la différence entre un mandat électoral et une fonction institutionnelle.


Mais pour qui parle-t-elle ? elle sort de l’Assemblée Nationale et elle privilégie la fonction institutionnelle au mandat électoral ?

Le déni de démocratie, souvent mis en avant par ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes, est souvent le dernier spasme d’une contestation qui grime les mobilisations du passé. Certains s’y perdent quand d’autres se retrouvent pour travailler sur l’essentiel et aller de l’avant.


Mais où va-t-elle chercher tout ça ? c’est beau comme l’antique ! [2]

je ne peux que m’étonner et regretter cette nouvelle expression maladroite du bureau de la commission permanente du Conseil national des universités (CP-CNU)… Il ne m’appartient pas de faire le procès éculé d’un CNU trop coûteux, trop lourd ou grevé de querelles internes. Comme tous les préjugés, ils sont excessifs…


Fait rarissime, la commission permanente du Conseil National des Universités appelle à la démission de Frédérique Vidal, "qui ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour parler au nom de la communauté universitaire et pour agir en faveur de l’Université ». Une pétition de soutien de la CP-CNU s’en est suivie…

…J’entends aussi la question du localisme. Derrière ce mot, ce qui se dessine, c’est là encore le voile du soupçon, de l’entregent et de recrutements qui seraient davantage fondés sur le favoritisme que sur la qualité. Les recrutements de complaisance seraient la règle générale. Oui, il y a bien un constat qu’on peut faire sur l’endo-recutement : en 2019 : 18 % des maîtres de conférences (MCF)


…dit celle qui a été à l’école, au lycée, à la fac à Nice (où elle a fait son doctorat, Bruno Canard peut en témoigner) avant d’y être recrutée comme MCF puis promue PU et enfin, directrice d’UFR et présidente !

C’est là que Mademoiselle de Scudéry en a eu marre ; elle est retournée à son Recueil des femmes illustres.

Et elle conclut ainsi :



[1On notera au passage que cette formulation trahit une profonde incompréhension de la fabrique de la loi et un amateurisme inquiétant : "aura sans doute" ; "quelles dispositions sont conformes à la Constitution ou non", comme si, dans les ministères, à l’Assemblée nationale et au Sénat, on ne se souciait pas à l’avance de la constitutionnalié des dispositions votées. C’est sidérant.

[2C’est en fait un emprunt à une fausse citation de Bossuet