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Pour une fabrique libre du savoir - par un collectif des éditrices et éditeurs de SHS, Libération, 18 novembre 2020

mercredi 18 novembre 2020, par Elie

Plus d’une soixantaine de maisons d’éditions dénoncent les propos du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, qui visent à discréditer le monde universitaire et à remettre en cause l’autonomie de la recherche.

Tribune. Le résultat des travaux des chercheurs et chercheuses n’est pas une opinion. Il est le fruit d’un processus rigoureux d’enquêtes, de recoupement, d’analyses, qui s’appuie sur des méthodes éprouvées. Il s’inscrit dans une histoire des sciences et des idées. Il est discuté, contesté, révisé par la communauté scientifique, parfois au prix de conflits et divergences qui sont partie prenante de l’élaboration des connaissances. Menée librement, cette recherche assure la crédibilité d’un savoir scientifique, appuyée sur le débat collectif et la prééminence de l’exercice critique sur l’ignorance dogmatique.

C’est avec la même rigueur et le même sérieux que, en tant qu’éditeurs et éditrices de sciences humaines et sociales, nous nous attachons à rendre accessibles ces travaux et ces débats au public. La transmission de ce savoir est indispensable à la compréhension de nos sociétés et à la délibération collective. Décrédibiliser la recherche, c’est se priver d’un savoir partageable et laisser place à des contre-vérités et des fake news, dont le climatoscepticisme est l’un des exemples les plus désastreux aujourd’hui. Dans notre diversité et par notre indépendance, nous sommes l’un des relais entre les travaux des chercheurs et chercheuses et les citoyens et citoyennes, l’un des liens entre la construction de la connaissance et une république démocratique.

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