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Guerre ouverte à Paris-VIII (Le Parisien, Éric Bureau, 16 juin 2011) et Communiqué en réponse de P. Binczak (22 juin 2011)

mercredi 22 juin 2011

Quatre syndicats représentant les personnels de l’université et une partie des enseignants dénoncent l’« autisme » et le « pouvoir absolu » du président de la fac, élu en 2006.

«  Pierre Lunel avait des défauts, mais il nous laissait travailler. La fac tournait. Son successeur, qui promettait la rupture, a été grisé par le pouvoir et nous met une pression infernale. Jamais le mal-être n’avait été aussi important parmi les personnels. » Cette sentence en dit long sur le climat de défiance qui règne à Saint-Denis entre certains syndicats et le président de l’université Paris-VIII, Pascal Binczak, élu en octobre 2006.

Un «  malaise », voire « une guerre ouverte », qui crée un profond malaise au sein de cette université, qui a fêté l’an dernier son quarantième anniversaire.

Après avoir enquêté sur les conditions de travail, une intersyndicale composée de la Dionysoise (syndicat local marqué à gauche), la Ferc-Sup-CGT, le Sgen-CFDT et le Snasub-FSU, représentant les personnels non enseignants et une partie des professeurs, vont s’inviter cet après-midi à la réunion des trois conseils de l’université pour « demander des comptes au président et aux vice-présidents ».

A quatre mois des élections à la présidence de Paris-VIII, ces syndicats accusent Pascal Binczak de « pouvoir absolu » et d’« autisme ». « Beaucoup de décisions sont prises sans passer par le comité technique paritaire, des recrutements sont effectués par le président contre l’avis des comités de sélection, du jamais-vu », accuse Jean-Louis Tenier, de la CGT. Pour Fatima Zenati, du Sgen-FSU, « c’est l’esprit originel, expérimental et démocratique, de la fac de Vincennes qui disparaît ».

La Dionysoise s’inquiète aussi du passage à l’autonomie de Paris-VIII au 1er janvier 2012, thème de la réunion d’aujourd’hui. «  En élève zélé, Pascal Binczak veut aller vite alors que nous ne sommes pas prêts, estime Eléonore Bourdeaux. Mais il ne veut rien entendre. » « Il a choisi le logiciel Apogée, qu’il pensait pouvoir installer en sept mois alors qu’il faut deux ans, ajoute Marion Mainfray. Résultat, les élèves n’ont pas de relevé de notes depuis janvier. »

Si Pascal Binczak reconnaît que les inquiétudes des personnels sur le passage à l’autonomie « sont légitimes », il juge ces attaques « fausses et navrantes ». « Je prône au contraire la transparence et la concertation, répond le président de l’université. Depuis un mois, je rencontre les personnels service par service et je n’ai aucun problème de communication avec la majorité silencieuse. Mais depuis mon arrivée, le dialogue est très difficile avec ces personnes, qui sont nostalgiques de l’ère Lunel, où elles pouvaient faire ce qu’elles voulaient et avaient la main sur les primes… Ce n’est plus le cas et ils me font payer ma volonté de changement. Ils sont en campagne électorale. Pas moi. »

SUR LE MÊME SUJET dans Le Parisien
Un rapport sur les conditions de travail à la faculté

LE RAPPORT lui-même sur notre site

LE COMMUNIQUÉ de Pascal Binczak du 22 juin :

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