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Poudre aux yeux ou réelle négociation ? par Ixchel Delaporte, L’Humanité (4 mars 2009)

mercredi 4 mars 2009

Valérie Pécresse a reçu hier quatre syndicats pour réécrire le décret contesté sur le statut des enseignants-chercheurs.

Réunion, acte II. Valérie Pécresse recevait pour la deuxième fois en quelques jours quatre syndicats du supérieur (UNSA-Education, Sgen CFDT, Autonome-Sup et SNPREES-FO) pour réécrire le décret sur le statut des enseignants-chercheurs. Le SNPREES-FO rejoignant hier pour la première fois la table « des négociations ». Manquait à l’appel le principal syndicat du supérieur, le Snesup, qui s’est fait le porte-voix le plus fidèle de la mobilisation dans les universités depuis début février.

Malgré cette absence de taille qui empêche le gouvernement de désamorcer définitivement le conflit, Valérie Pécresse se pose depuis quelques jours en négociatrice ouverte à toutes les propositions. Une image ? Pour Jean Fabbri, du Snesup, le cadre de la seule réécriture du statut ne correspond pas aux revendications d’un mouvement d’une ampleur inédite. Dans un communiqué publié hier sur le site de l’organisation syndicale, il réitère son refus de s’associer au « processus engagé vendredi dernier autour de la réécriture encore très problématique du décret statutaire ». L’estimant «  caduc », Jean Fabbri considère que les conditions ne sont toujours pas réunies pour entamer de vraies négociations. De celles qui incluraient les questions qui fâchent : la réforme de la formation des enseignants, les conditions de vie étudiantes, le contrat doctoral, la création d’emplois statutaires et l’avenir des organismes publics de recherche.

Face à un gouvernement sûr de lui, le collectif Sauvons l’université (SLU) dénonce une mise en scène méprisante pour la communauté universitaire : «  Faut-il rappeler que le ’bureau élargi de la CPU’ (1) n’a pas vocation à être, à côté de quelques syndicats, le principal interlocuteur du Ministère ?  » SLU ne voit guère d’avancée dans la réécriture du décret. Les formules employées demeurent « vagues », laissant place aux « éventuelles pressions locales ». « L’intérêt véritable de la modulation des services serait la possibilité pour les enseignants-chercheurs de voir réellement pris en compte l’ensemble de leurs tâches d’administration et surtout de dégager des périodes spécifiquement dédiées à la recherche. Ce n’est assurément pas dans cette direction que l’on va.  »

Dans les universités, l’état d’esprit est à la poursuite des actions engagées. Les assemblées générales se tiennent à un rythme soutenu partout en France. La coordination nationale des universités se réunit vendredi à Créteil. Celle de la « Formation des enseignants », qui rassemble des représentants des personnels, se tiendra, elle, samedi 7 mars. Quant aux étudiants, réunis en A.G à Angers le week-end dernier, ils appellent à l’amplification du mouvement. La manifestation nationale du jeudi 5 mars sera l’occasion d’estimer, au bout d’un mois de grève, le niveau de mobilisation.

Ixchel Delaporte

(1) Conférence des présidents d’universités