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Motion du département d’Etudes Anglophones (1er décembre 2008)

mardi 9 décembre 2008, par Elie

Le Département d’Etudes Anglophones, réuni le lundi 1er décembre 2008 réclame l’abandon du projet actuel tel qu’il nous est connu qui vise à modifier le décret statutaire de 1984. Tel quel, le Département d’Etudes Anglophones estime que ce projet ne peut que contribuer à dégrader un peu plus encore la qualité du service public d’enseignement supérieur et de recherche.

Il dénonce la gestion de la carrière des enseignants-chercheurs par les seules universités, qui permet en corollaire une modulation des services. Il déplore à cet égard la disparition du C.N.U., instance garante de l’objectivité de l’évaluation des qualités scientifiques. Avec ce projet, il constate que les enseignants-chercheurs deviennent tributaires du jugement du président (après avis du directeur de composante), ce qui ouvre la porte à toutes les dérives clientélistes. Ce projet porte gravement atteinte au caractère national du statut des enseignants-chercheurs. Avec la disparition programmée du service statutaire, il porte en germe des inégalités de traitement selon les universités et contribuera inévitablement à exacerber une concurrence inter-universitaire mal comprise aux effets désastreux. En outre, que pourra évaluer une université lorsque celle-ci n’est pas compétente dans le domaine de recherche des enseignants-chercheurs ?

Il pointe les risques d’affaiblissement du lien entre enseignement et recherche via l’alourdissement sans compensation du service d’enseignement d’enseignants-chercheurs moins bien évalués en recherche que d’autres, ainsi que les risques de dévalorisation de l’investissement pédagogique des enseignants-chercheurs, un tel investissement risquant de mettre en danger leur carrière de chercheur. Lorsque des docteurs habilités (et en poste) sont ramenés au rang de PRAG (en terme de service), il lui semble qu’on a affaire à une disqualification des diplômes.

Le département d’Etudes Anglophones souligne également l’inadéquation de l’évaluation de la recherche dans le domaine ALL tant sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif (Classement AERES des revues etc.). Il constate qu’en confiant aux enseignants-chercheurs (notamment dans des universités à taille humaine, comme la nôtre) des tâches nouvelles d’orientation et d’insertion professionnelle, voire de gestion de la documentation, pour lesquelles ils n’ont reçu aucune formation, les enseignants-chercheurs seront davantage pénalisés que les autres du fait de la multiplication de ces tâches qui repose (déjà) sur la bonne volonté de quelques uns.

Il dénonce par conséquent la disparition de l’impartialité de l’Etat dans les décisions favorables aux enseignants-chercheurs (délégations, détachements, décharge de service, congés pour recherches ou conversions thématiques, etc.) qui seront complètement soumises au bon vouloir local.