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Motion du Conseil de Gestion de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Limoges (18 décembre 2008)

samedi 20 décembre 2008, par Mathieu

Le Conseil de Gestion de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Limoges, réuni le 18 décembre 2008, exprime sa plus ferme opposition au projet de modification du décret statutaire de 1984.

Ce projet met gravement en danger l’indépendance, pourtant garantie par la Constitution, des universitaires, qui se verront entièrement soumis au pouvoir de décision du président d’Université.

La « modulation des services », prévue par le projet, sera décidée par une autorité locale, et induira inévitablement une rivalité aux effets catastrophiques dans la communauté des enseignants-chercheurs.

Cette « modulation » introduit une compétition insidieuse entre les collègues et impliquera mécaniquement pour la plupart des universitaires un alourdissement des services d’enseignement, au détriment de la recherche - contrairement à l’objectif affiché du projet, qui prétend paradoxalement vouloir remettre celle-ci à l’honneur. Le risque d’affaiblissement du lien entre enseignement et recherche, à la base même de l’enseignement universitaire, est donc réel.
Pris dans une spirale où l’universitaire se verra contraint de « produire » de plus en plus, sous la pression, pour sa propre survie en tant que chercheur, l’investissement pédagogique et collectif s’en trouvera amoindri.
Il est clair que ce projet de décret établit un système d’enseignement-punition, contraire aux idées et aux valeurs auxquelles nous croyons pour l’Université.

Ce projet de décret est un pas de plus vers le démantèlement de la fonction publique d’Etat en s’attaquant à l’enseignement supérieur. La majeure partie de la gestion des carrières des enseignants-chercheurs échappe désormais à l’instance nationale majoritairement élue, le CNU, garant de l’objectivité et de l’impartialité de l’évaluation de la recherche, pour soumettre exclusivement aux concurrences locales des décisions aux conséquences capitales pour les carrières.

Exprimant sa très vive indignation face au projet de modification du décret statutaire de 1984, le Conseil de Gestion de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Limoges en exige le retrait immédiat et définitif comme préalable à l’ouverture de négociations entre le Ministère et les acteurs de la communauté universitaire.

Motion votée à l’unanimité