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Idex : communiqué de Georges Molinié, président de Paris IV-Sorbonne, 5 juillet 2011

mercredi 6 juillet 2011

En Sorbonne, le 5 juillet 2011

Communiqué IDEX

Le jury international n’a pas retenu le projet d’IDEX déposé par le regroupement présenté par le PRES Sorbonne Universités, parmi les trois sélectionnés in fine sur les sept qui avaient été retenus d’abord.

Notre première réaction est le sentiment d’une immense déception. Nous pensions vraiment faire partie de la sélection ultime, persuadés qu’il y aurait tout de même plus de trois lauréats pour la France entière, et qu’il y a bien la place pour deux sur toute la région Île de France, qui constitue le plus gros ensemble universitaire d’Europe. Ce sentiment de déception vient aussi de la considération de l’immense travail qui a été fait, dans les derniers mois, et dans des conditions difficiles, pour aboutir à un dossier solide, complet, argumenté et structuré : beaucoup d’entre nous ont travaillé d’arrache-pied pour y arriver.

Notre deuxième réaction est évidemment un sentiment à la fois de tristesse et d’une sorte de colère, à tout le moins d’amertume. Nous avons l’impression qu’on a là comme cassé un beau mouvement, un dynamisme, un enthousiasme. On ne raie pas d’un trait de plume un tel effort de renouvellement, d’inventivité, de transversalité, d’entrain collectif, de partage scientifique et pédagogique. Nous formons, dans les classements internationaux (et, pour notre part, en ce qui concerne sciences humaines et arts, dans le Quacquarelli Symonds
 des Britanniques), le seul ensemble français qui apparaisse, bien avant tout autre établissement du pays. Et notre modèle inclut, ce qui n’est pas le cas pour l’autre groupe parisien qui a été seul retenu, toute la licence, c’est-à-dire tout le public étudiant post-bac, à qui nous sommes très attachés. Pourquoi ne pas admettre qu’il existe deux modèles de format universitaire, qui ont vocation l’un et l’autre à l’excellence ? Nous sommes en réalité d’autant plus performants d’accéder ainsi, nous, aux premiers rangs internationaux.

Et notre troisième réaction vise l’action à mener maintenant et ensuite. Il va y avoir un second tour, à l’automne. Nous nous y préparons vigoureusement.

D’abord, il faut que les responsables des projets de LABEX qui n’avaient pas été retenus entreprennent, avec le vice-président Jobert, de nouvelles concertations, en élargissant les problématiques, en les rendant plus transversales, plus transdisciplinaires, plus mutualisées, davantage connectées à la réflexion qui guide l’ensemble de notre mouvement scientifique : la conduite du changement.

Mais l’essentiel tactique, on le sait bien, est ailleurs. Nous n’avons été critiqués que sur la technique de la gouvernance. Il faut que nous trouvions, en discutant entre nous, dès ces jours-ci entre les dirigeants de Sorbonne Universités et les porteurs du projet de l’IDEX, et dès septembre dans nos instances à Paris-Sorbonne, sur des moyens d’articulation possible et réaliste entre nos exigences de démocratie et de respect des différentes composantes, et les exigences du jury qui insiste sur la nécessité d’un système resserré, efficace et simplement majoritaire de prise des décisions. Également, il est plus qu’opportun d’envisager explicitement notre évolution commune vers un établissement unique, rapidement. Ce sont là les deux conditions incontournables d’une bonne appréciation. Mais nous devons maintenir la nécessité d’un modèle universitaire ouvert à l’intégralité de la licence.

De toutes façons, ces péripéties ne doivent diminuer en rien notre conscience de l’énorme travail qui a été accompli entre nous, qui constitue un capital précieux à faire fructifier ; nous devons aller plus loin, plus vite, tout en restant nous-mêmes. La nécessité de Sorbonne Universités apparaîtra de plus en plus évidente : c’est, encore plus manifestement, la seule voie possible pour exister.

On continue ! Bien cordialement.

Professeur Georges Molinié Président de l’université Paris-Sorbonne