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Choc de simplification #7 : Le front de l’Est (24 avril 2013).

mercredi 24 avril 2013, par Jara Cimrman

Quand il est ouvertement admis que les contractions budgétaires affectent prioritairement les missions – jusqu’ici – fondamentales de l’université : l’enseignement et la recherche.

La preuve par l’absurde dans le Grand Est et dans ses universités fusionnées.

Université de Strasbourg
Des coups de rabot grâce à un budget… en hausse !



une économie de 3,8 M€ sur la masse salariale. Le budget primitif 2013 de l’université de Strasbourg s’élève à 484,5 M€ (millions d’euros), soit 41 M€ supplémentaires par rapport à 2012. Répartition : 20 M€ de dépenses de fonctionnement, 12,8 M€ de masse salariale et 9,1 M€ de dépenses d’investissement.
« Pour financer cette hausse budgétaire, explique Frédéric Dehan, DGS de l’université de Strasbourg, nous disposerons de la dotation annuelle de l’idex à hauteur de 27 M€ ; et s’agissant des 14 M€ restants, ils sont financés par la hausse mécanique de la masse salariale, et d’autre part par les intérêts intermédiaires de l’opération campus ».
Pour la première fois, en 2013, pas de prélèvement sur le fonds de roulement. Parce que« nous nous sommes engagés à le maintenir et à le reconstituer auprès des autorités de tutelle », dixit Frédéric Dehan, DGS de Strasbourg.
Quelques économies en perspective :
Sur les postes formation et recherche : Diminution des allocations budgétaires d’1,5 M€ au niveau des appels à projets internes du Cevu et du conseil scientifique » (Parole de DGS)
« les dotations et crédits récurrents aux composantes et unités de recherche ne baissent pas ».
Économie de 3,8 M€ sur la masse salariale « dont notamment une minoration de 2 M€ sur la masse salariale », DGS dixit, et une diminution du volume d’heures complémentaires équivalent à 1 M€ soit 20 000 heures TD.

Bonne année !

Haute-Alsace : Un poil tendu



Budget initial 2013 : 100,9 M€ de dépenses de fonctionnement (dont 67 M€ de masse salariale), 11 M€ de dépenses d’investissement.
La situation y est décrite par le vice-président Bollecker comme « tendue dans tous les domaines ».
« Pour cet exercice, nous sommes partis sur les mêmes bases que l’an dernier, autrement dit sur une stagnation des dotations État. Or, les charges continuent d’augmenter, sans qu’elles soient, pour l’heure, entièrement compensées : la première notification du ministère de mi-décembre révélait une non-compensation d’une partie de l’augmentation du CAS pensions et de l’intégralité du GVT, ainsi qu’une participation conséquente au redressement des comptes publics ».
Conséquence : « le budget de l’UHA prévoit une diminution des dotations aux services centraux, composantes et unités de recherche, de l’ordre de 8 à 16 % par rapport à 2012. »
Bonne année !

Université de Lorraine
Fusion, piège à ...



« Le budget rectificatif de l’université de Lorraine, adopté le 26 mars dernier, qui s’élève à 562 M€ (pour rappel, le budget primitif voté en décembre 2012 était de 584 M€ au budget primitif voté en décembre, et celui de 2012 était de 587,6 M€). Par rapport au budget primitif, le budget rectificatif 2013 diminue de 8,2 % les dépenses de fonctionnement décaissables et de 13 % des dépenses d’investissement.
Perspectives ? « Un budget équilibré au niveau du fonctionnement, avec un excédent de 2 M€. Le prélèvement sur fonds de roulement pour financer les investissements se monte à 4 M€, et non plus à 12 M€ comme initialement prévu dans le budget primitif » (source direction de l’université).
Néanmoins, « selon les projections actuelles, l’université sera sans doute déficitaire et devra procéder à un prélèvement sur son fonds de roulement important, situé vraisemblablement entre 8 et 12 M€ » (pour rappel, le prélèvement 2011 s’était élevé à 30 M€ en 2011).
L’IGAENR a établi un diagnostic aux termes duquel, l’université aurait des difficultés structurelles à financer l’investissement et… une rigidité budgétaire importante (les dépenses de personnel représentant 82,5 % des recettes de fonctionnement).
Dans cette situation, la direction de l’Université de Lorraine a quelques solutions : « la masse salariale n’est pas touchée cette année, il a été demandé à certaines directions (relations internationales et vie universitaire par exemple), aux composantes et unités de recherche, de mettre en oeuvre des économies de fonctionnement, selon leurs possibilités : les évolutions portent notamment sur les fournitures et le matériel (enseignement, recherche, administration), les actions de publicité et les publications, ainsi que les frais de déplacement et de réception ».
L’université prépare un plan global de redressement pluriannuel, intitulé « Projections 2015 » et ainsi présenté : « L’objectif est de dégager, à moyen terme, un excédent de fonctionnement suffisant pour permettre de reconstituer le fonds de roulement et d’investir dans la mise à niveau des infrastructures, dans la qualité de la recherche et de la pédagogie, ce qui supposera de contenir les dépenses de fonctionnement et la masse salariale ».

Bonnes années !