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Mais où sont passés mes ministres ? - V. Soulé, Blog C’est classe, 3 mars 2014

lundi 3 mars 2014

À lire ici dans Libé.

Il y a des moments où ils en font trop et on ne sait plus où donner de la tête. Mais là, franchement, c’est peu. Où sont donc passés Vincent Peillon (à l’Education), George Pau-Langevin (à la Réussite éducative) et Geneviève Fioraso (au Supérieur et à la Recherche) ? Leurs agendas sont tout maigrichons, aucun déplacement, aucune annonce à l’horizon... On a voulu comprendre.

Dans un premier temps, j’ai pensé que c’étaient les vacances. Dans tout ce qui est lié à l’enseignement, l’activité ralentit. Normal. Mais les vacances parisiennes se terminent. Deux semaines sont passées. Et les programmes de mes ministres restent clairsemés.

J’ai ensuite pensé aux élections - les municipales de mars, puis les européennes de mai. Si ils et elles sont ministres, ils et elles n’en sont pas moins membres du PS. Il faut donner des coups de mains aux candidats, payer de sa personne sur le terrain. Vincent Peillon se présente lui-même aux européennes. George Pau-Langevin est députée dans le 15è circonscription de Paris et conseillère municipale dans le 20ème arrondissement, Geneviève Fioraso, est députée dans le 1ère circonscription de Grenoble.

Mais il y a le boulot de ministre qui continue, où chacun cherche à briller et mettre en avant son action. En temps normal.

Alors j’ai pensé aux rumeurs de remaniement et à l’inquiétude que cela pourrait susciter chez mes ministres.

Vincent Peillon, troisième personnage du gouvernement dans l’ordre protocolaire, a raté quelques marches — en particulier la réforme des rythmes scolaires mise en place dans une sacrée cacophonie. Le classement du JDD, ce dimanche, le donne parmi les ministres les moins bien notés, en chute par rapport au classement d’août dernier.

A ses côtés, George Pau-Langevin apparaît fragile. Si on va vers un gouvernement resserré comme l’a laissé entendre Jean-Marc Ayrault, ce sont les ministres délégué(e)s comme elle qui sautent les premiers. Elle s’est pourtant bien mise à son sujet qu’elle ne maîtrisait pas vraiment au départ - il faut parfois dire les choses...

Geneviève Fioraso, ministre à part entière, n’a pas une surface énorme au gouvernement. En cas de resserrement, l’idée d’un grand ministère de l’Education, Sup’ compris, pourrait revenir en force. A sa décharge, elle a été pas mal occupée ces derniers temps à réorganiser - encore une fois - son cabinet.

Au vue de ces hypothèses, je laisse les lecteurs de ce blog se faire leur propre idée.

Pour nourrir la réflexion, un coup d’œil sur les maigrichons agendas — ce sera rapide...

Celui de Vincent Peillon démarre péniblement le lundi à 16 heures et s’arrête jeudi autour de 9 heures 30. Il a quelques entretiens, quelques dîners, des remises de médailles, un conseil des ministres, et des rencontre avec ses collègues : Arnaud Montebourg, du Redressement productif, et Geneviève Fioraso. Un peu bizarre, ces ministres qui se recoivent entre eux...

George Pau-Langevin n’a carrément pas d’agenda — à notre connaissance, c’est la première fois. Son dernier agenda concerne la dernière semaine de février. Le 24 février, son service de presse a envoyé son discours pour le lancement du site internet de l’Observatoire de la Réussite éducative. Et depuis, plus rien.

G. Fioraso conf de presse de rentrée 18 sept 2012Geneviève Fioraso y va tout doux, comme Peillon. Son programme commence le lundi à 13 heures avec un déjeuner et stoppe mercredi en fin d’après-midi. Le mardi, elle enchaîne l’ambassadeur du Japon et le député maire de Cachan. Elle aussi a des entretiens avec des collègues : en plus de Vincent Peillon, elle déjeuner avec Jean-Yves Le Drian, le titulaire de la Défense.

Heureusement qu’il y a, mardi après-midi, un Comité interministériel de la Jeunesse pour meubler les agendas. A ce propos, coup de chapeau à Valérie Fourneyron, la ministre des Sports et de la Jeunesse, qui garde un agenda musclé. A Londres en début de semaine, à Sotchi en fin de semaine.