Accueil > Revue de presse > Les élèves devront serrer les rangs - Véronique Soulé, Libération, 2 juin (...)

Les élèves devront serrer les rangs - Véronique Soulé, Libération, 2 juin 2010

mercredi 2 juin 2010

Augmenter le nombre d’élèves par classe

Le courrier du ministère de l’Education qui a « fuité » dans la presse, donnant 13 pistes aux recteurs pour trouver des postes à supprimer en 2011, continuait hier de susciter un tollé. Les principaux syndicats enseignants, la première fédération de parents d’élèves (la FCPE) et l’Union nationale lycéenne (UNL) ont condamné cette nouvelle « saignée » - le chiffre de 16 000 suppressions de postes est avancé pour 2011 - qui va détériorer la qualité du service public. Retour sur les trois points qui font mal.

Le ministère liste 13 « leviers » d’économie qu’il détaille dans des fiches. Deux concernent la « taille des classes » qu’il est recommandé de grossir. Dans le primaire, les auteurs de la fiche sont catégoriques : « L’augmentation de la taille des classes peut être globalement envisagée sans dégradation des résultats des élèves. » Pour y arriver, ils suggèrent plusieurs moyens : regrouper ou fermer des petites écoles rurales, élever les seuils de création de classes… « Une augmentation d’un élève par classe en moyenne devrait se traduire au niveau national par une économie de près de 10 000 classes », rêvent-ils tout haut. Les écoles répertoriées « éducation prioritaire » devraient toutefois être épargnées.

Au collège, les auteurs sont plus hésitants : « Il n’est pas démontré que la taille des classes ait un effet probant sur la réussite des élèves. » Dans le doute, ils choisissent de charger les classes « afin d’optimiser les moyens d’enseignement » (les profs essentiellement). Là encore, ils se livrent à de savants calculs : en comptant 30 élèves par classe, on fait de sacrées économies… Mais, ajoutent-ils, il faut continuer à mettre plus de moyens dans les collèges fréquentés par un public défavorisé. Il n’empêche, le collège, souvent considéré comme un maillon faible du système, et qui va accueillir les enfants du baby-boom des année 2000, va être durement touché.

Pour le lycée aussi, l’avenir est menaçant. « La réforme offre des possibilités significatives d’optimisation aux établissements », écrit le ministère de l’Education nationale. Nicolas Sarkozy avait pourtant promis que cette réforme ne serait pas l’occasion de faire des économies.

Pour lire la suite :


Voir en ligne : http://www.liberation.fr/societe/01...