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Compte rendu d’une rencontre avec Loïc Vaillant, président de l’université de Tours, jeudi 27 novembre 2008

vendredi 5 décembre 2008, par Laurence

Voir aussi le courrier adressé par les enseignants de Tours à Loïc Vaillant.

Le 27 novembre, une délégation de trois étudiants et de quatre
enseignants-chercheurs (1 PR, 2 MCF, 1 PRAG) de diverses disciplines
littéraires a rencontré Loïc Vaillant, président de l’université de Tours.

1) A la question de savoir quelle est la position de la présidence de
l’Université, le président commence par dire qu’il n’aurait pas fait
cette réforme (et répétera cela à plusieurs reprises, sous des formes
diverses), qu’il est notamment opposé à la disparition de l’année de
stage d’après CAPES théorique. Il explique ensuite que, si les
universités voisines (Poitiers, Orléans et Paris (oui, Paris...)
refusent de faire remonter leurs maquettes, il ne le fera pas non plus
mais précisera par la suite que l’on sera toujours plus fort pour
négocier si l’on a des maquettes déjà prêtes.

Il dira également que, même dans les universités où l’"on" est très
opposé à la "réforme", "on" travaille déjà sur les futures maquettes.
(La question serait de savoir si ceux qui y travaillent sont aussi
ceux qui sont contre...). Certaines universités auraient même déjà
bouclé leurs projets.

Il nous a par ailleurs assuré que, à Tours, aucune maquette ne se
préparait "en douce" si les départements y étaient opposés (mais
fait-il vraiment la différence entre départements et chefs de
départements ? entre UFR et doyens d’UFR ?)

Il nous assure que son souhait le plus cher est la réussite des
étudiants et que l’on ne saurait être contre le plan "réussir en
licence" (sauf si "Licence" ne veut plus rien dire tellement elle a
été vidée de tout contenu, d’ailleurs son souhait est d’accompagner
les étudiants le plus loin possible dans leur "projet professionnel").
C’est au nom de ce souci des étudiants qu’il maintient qu’il faut
suivre la réforme pour éviter la fuite des étudiants vers les
Universités qui mettraient en place les Masters professionnels. Donc,
ici, retour vers le discours classique du responsable qui fait
appliquer... un texte qu’il "désapprouve".

2) On retrouve cette vision des choses lorsque, interrogé sur le
découplage qui s’opère entre formation-master et concours, il nous
répond que c’est déjà le cas pour toutes les autres formations :
lorsqu’un étudiant sort avec un Master, ce n’est pas l’Université qui
décide de son embauche. Et, d’une certaine manière, c’est ce qui va
désormais se passer pour les concours : "les universités se
comporteront désormais envers le gouvernement (qui embauche les profs)
comme envers un recruteur potentiel de leurs jeunes diplômés.
"

3) A la question de la réforme du service statutaire des
enseignants-chercheurs (très oubliée dans nos AG, peut-être pour ne
pas ennuyer les étudiants ?), nous obtenons des réponses pleines de
bons sentiments frôlant l’utopie ("il ne faut pas opposer recherche et
enseignement
" ; "je suis favorable à ce que, à l’intérieur d’un
département, on s’entende pour se répartir les services en fonction
des envies et des besoins de chacun
". (Ça n’est pas verbatim, mais
c’est l’idée essentielle.)

Fin (provisoire...) : Sa conclusion fut que la réforme de la formation
des enseignants n’émane pas du ministère de l’enseignement supérieur
mais de l’Education directement, ce qui limite le pouvoir de la CPU,
et que, de son point de vue, "il faut se battre contre ce nouveau
concours
". (Cette dernière citation doit être à peu près verbatim...).
Nous nous adressons donc "à la mauvaise personne" et c’est le ministre
qu’il faut interpeller. La délégation suggère que le Président
pourrait transmettre la revendication des personnels et des étudiants
et qu’il "aurait l’oreille du ministère" mais ce n’est pas son avis.
Ainsi, Education Nationale et Universités se renvoient la balle de
sorte qu’on n’ait pas d’interlocuteur : le concours n’est pas du
ressort des Universités, mais les masters de préparation aux concours
le sont !

Compte rendu d’Eric Rambeau