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Les normaliens ont la chaire sensible, par V. Soulé, Blog "C’est classe !", 15 mars 2009

dimanche 15 mars 2009, par Mathieu

Pour lire l’article sur le blog de V. Soulé.

Où cela s’arrêtera-t-il ? Le conflit dure dans les universités, les labos, les écoles... Et les unes après les autres, les réformes sont gagnées par la contestation. Normale Sup, très mobilisée, a ainsi engagé la bataille contre les "chaires d’excellence". Et vient d’emporter une manche.

Valérie Pécresse a lancé l’idée de ces chaires dans le cadre de la revalorisation des carrières. Il s’agit de "super maitres de conférence", particulièrement talentueux : pendant cinq ans, ils auront en moyenne un tiers de salaire en plus qu’un maître de conf classique, une charge d’enseignement divisée par trois et des crédits de recherche supplémentaires. Le luxe comparé à la moyenne.

Le problème est que ces postes - des chaires mixtes entre organismes de recherche d’un côté, universités ou écoles de l’autre - sont financés à partir de deux postes : un support de maître de conf classique, et un poste de chercheur, type chargé de recherche au CNRS. Pour être clair, cela revient à faire des économies. Et crée des inégalités de traitement.

L’Ecole Normale Supérieure (ENS) de la rue d’Ulm s’est récemment vue proposer plusieurs "chaires d’excellence". Des labos étaient prêts à en accepter. Mais une pétition a été lancée pour demander que l’on revienne à des maîtres de conf classiques et que l’on rende au CNRS les postes qui lui sont supprimés.

L’une de ces chaires était affectée au Laboratoire de Géologie. Elle figurait encore le 13 mars sur la liste des chaires pour recrutement en 2009, visible sur le site internet du CNRS. Mais elle a disparu.

Devant la fronde, la directrice de l’ENS a fait savoir qu’elle refuserait ces postes et que ce seront des postes classiques qui seront mis au concours.

A Normale Sup, la mobilisation serait supérieure à celle contre le CPE en 2005, ou contre la LRU (la loi sur l’autonomie des universités) l’an dernier. Elle porte notamment sur la réforme de la formation des enseignants (la fameuse masterisation). Seuls deux départements - la physique et la chimie - avaient accepté de préparer les nouveaux masters Enseignement demandés par la ministre. Mais devant la contestation, la directrice a renoncé à les lui transmettre.