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Motions du CA de Paris 4, réuni en formation plénière, le 2 avril 2009

vendredi 3 avril 2009, par Laurence

Motion B

Depuis huit semaines l’université française traverse une crise majeure. A
Paris-Sorbonne, comme ailleurs en France, la grève des cours a été pour la
communauté universitaire ‹ enseignants, personnels administratifs, étudiants
‹ la seule réponse possible face à un gouvernement cherchant à imposer, sans
concertation digne de ce nom, une refonte complète et immédiate du statut
d’enseignant-chercheur et des concours de recrutement aux métiers de
l’enseignement.

Parce qu’elle a été massive, cette lutte a, d’ores et déjà, contraint le
gouvernement à des concessions importantes : preuve, s’il en était besoin,
que la concertation préalable n’avait pas été suffisante !

Mais, sur des points essentiels, comme la formation des futurs professeurs
et chercheurs, le gouvernement refuse encore d’écouter la voix de la raison
et du bon sens, prétendant toujours imposer ses diktats.

Le Conseil d’administration de Paris-Sorbonne, extrêmement préoccupé par
l’absence de réponses claires et satisfaisantes de la part des autorités
publiques, alerte solennellement les ministères concernés sur le risque
désormais imminent d’une non-validation du semestre en cours.

Dans ces circonstances graves et exceptionnelles, il rappelle que toute la
communauté de Paris-Sorbonne, gréviste ou non gréviste, ne souhaite qu’une
seule chose : pouvoir travailler et faire travailler les étudiants dans les
conditions dignes d’une université qui a vocation à former les esprits et
les préparer à la vie citoyenne.

Motion B

Le Conseil d’administration de l’Université Paris-Sorbonne, réuni en
formation plénière le 3 avril 2009, prend acte de la reconduction des
concours pour l’année 2009-2010, qui constitue une mesure positive.

Comme le Conseil d’école de l’IUFM de Paris réuni le 25 mars 2009, il
s’associe aux conclusions exprimées par la CDIUFM le 23 mars 2009, qui
restent d’actualité à la lecture du communiqué de presse diffusé par le
Ministère de l’Education nationale le 31 mars 2009.

Il faut en effet attirer l’attention sur :
- le degré de confusion et d’incohérence atteint par la réforme du
recrutement et de la formation des enseignants à force d’ajouts et de
rectifications successifs ;
- les mesures concernant le caractère transitoire de l’année 2009-2010, qui
ne font que rajouter un peu plus de confusion et d’incohérence ;
- la juxtaposition de trois catégories d’étudiants qu’il faut désormais
traiter de manière différente ;
- la nécessité de bricoler un dispositif à la hâte pour un nombre
significatif d’étudiants, ceux qui préparent les concours de professeurs des
écoles, des lycées professionnels, de conseiller principal d’éducation ;
- l’obligation pour la plupart d’entrer dans la logique de préparation des
actuels concours et de s’inscrire simultanément dans des masters (quand ils
existent) qui ont été construits dans une toute autre logique ;
- et, au bout du compte, la dévalorisation et la perte de crédibilité pour
ces masters. Il existe pourtant une solution simple, claire, cohérente,
efficace et lisible : puisque l’on proroge officiellement les concours
actuels, il suffit de proroger l’année qui les prépare et l’année de
formation professionnelle en alternance qui les suit.

Le Conseil d’administration de l’Université Paris-Sorbonne demande donc :

- que les conditions d’inscription aux concours soient réellement les mêmes
pour la session 2010 qu’en 2009, y compris pour les étudiants sortant de L3
 ;
- que les programmes de formation et de préparation aux concours, comme
leurs lieux ‹ en particulier les IUFM ‹ soient également maintenus pour
2010/2011 ;
- que le succès des candidats aux concours 2010 donne accès aux mêmes droits
qu’en 2009, et notamment à une année de formation en alternance rémunérée,
sans l’obligation d’obtenir un M2 l’année suivante comme condition préalable
à leur recrutement comme enseignants stagiaires.