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Universités : une réforme à inventer ?

Une analyse de la loi LRU parue dans la revue "Multitudes Web"

dimanche 23 mars 2008, par Mathieu

"Interprétons un instant la mobilisation politique qu’ont connue les universités, au cours de ces derniers mois, comme le signe d’une agitation qui travaille la société française. Et si l’enjeu réel des grèves, blocages, suspensions de cours, fermetures administratives, manifestations, prises de positions publiques et autres assemblées générales, était bien moins de lutter contre une loi (la loi « Liberté et Responsabilité des Universités ») que de se battre pour des valeurs qui sont perçues, à tort ou à raison, comme étant menacées ou piétinées par cette loi ? Les étudiants refusent aujourd’hui la privatisation de l’université, ou même la « simple » injection de fonds privés. N’est-ce pas pour échapper demain à ce qu’ils perçoivent comme un contrôle néolibéral de leurs vies ? N’est-ce pas aussi, par delà l’opposition manichéenne privé/public, le refus de certains mécanismes néolibéraux, au sens d’une mise en concurrence des universités (qu’elles soient publiques ou non), à travers la « liberté » dans la gestion du personnel, des actifs immobiliers, des recherches de financement ? Car, contrairement à ce qui est répété à l’envi, ce refus du contrôle néolibéral ne serait nullement à interpréter comme « une nostalgie » passéiste : le modèle du marché concurrentiel peut parfaitement s’appliquer à des universités qui resteraient publiques. Les jeunes qui animent les comités de mobilisation et leurs coordinations sont eux-mêmes les enfants de la vague néolibérale – et non des reliquats de l’époque (mythique) du tout-État. Inutile aussi de lire ce refus comme une « réaction » aux politiques décomplexées de la nouvelle droite sarkoziste."

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