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Jean-Charles Pomerol, président de l’UPMC : "Il ne faut pas un pilotage dirigiste du ministère" - Educpros, 5 mai 2010

jeudi 6 mai 2010, par Mathieu

« donner l’autonomie aux universités et utiliser le Grand emprunt et les financements comme des leviers pour faire faire aux établissements autonomes ce que veut le ministère, c’est contradictoire » : si même J.-Ch. Pomerol le dit...

La langue de bois, Jean-Charles Pomerol ne connaît pas. Le président de l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie) n’hésite pas à critiquer les réformes en cours dans l’enseignement supérieur et la recherche, lorsqu’elles lui paraissent illogiques. En dénonçant le "deux poids deux mesures", pour la reconnaissance de son PRES Sorbonne universités.

A la tête d’une université de très haut niveau, le professeur d’informatique et d’intelligence artificielle explique sa stratégie, à l’heure où les restructurations du paysage dans le supérieur et la recherche s’accélèrent.

Grand emprunt, PRES, autonomie, Plan Campus... Les restructurations de l’enseignement supérieur et de la recherche deviennent difficiles à concilier selon vous.

Effectivement, il faut que cela soit gérable et que l’on ne passe pas son temps à détruire ce qu’on a construit hier. Toutes les logiques peuvent se défendre, mais quand elles sont orthogonales, on ne peut les défendre en même temps. Gouverner des établissements avec une structure forte, ce n’est pas la même chose que de construire des campus. Par exemple, Condorcet reçoit des financements dans le cadre du Plan campus pour donner des mètres carrés aux établissements qui en ont besoin. Désormais, on nous explique qu’il faut mettre en place une gouvernance forte, dans le cadre des PRES. Mais à Condorcet il y a deux regroupements d’établissements différents : Hesam et Paris Cité.

De même, donner l’autonomie aux universités et utiliser le Grand emprunt et les financements comme des leviers pour faire faire aux établissements autonomes ce que veut le ministère, c’est contradictoire. Notamment lorsque le ministère se sert du Grand emprunt pour nous orienter vers un grand établissement public, une sorte d’EPCS de niveau 2. Il ne faut pas un pilotage dirigiste du ministère. L’essentiel, c’est qu’il y ait de vrais jurys internationaux de sélection des projets sur le Grand emprunt, contrairement à ce qui s’est fait pour l’Opération Campus.

Quelle est la stratégie de l’UPMC dans son PRES ?

Notre logique n’est pas de fusionner en un établissement unique - en brûlant les étapes - mais de faire des choses ensemble. Depuis toujours, notre rapprochement est centré sur le quartier latin et il vise une complémentarité disciplinaire. Avec Paris 2 et Paris 4, nous sommes arrivés à un regroupement significatif avec des lettres, des langues, du droit, des sciences et de la médecine.

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