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Réforme de la formation des enseignants : quelques nouvelles (19-25 mai 2010)

mardi 25 mai 2010, par Anneflo

Plusieurs informations importantes sur la réforme de la formation et le recrutement des enseignants diffusées par voie de dépêche AEF (19 - 25 mai 2010)

- Les syndicats ont voté contre un projet de décret statutaire en CTPMEN (19 mai 2010).

Ce projet, présenté le 19 mai en CTPMEN (comité technique paritaire ministériel de l’Education Nationale), visait à introduire des modifications concernant certains personnels enseignants. Il a recueilli 20 voix « pour » de l’administration et 20 « contre » des organisations syndicales.

Cette version - la troisième - des projets de décrets soumis au CTPM en mai 2009 et en mars 2010, comporte des modifications des statuts particuliers, et notamment « ouvre les concours internes aux ressortissants de Union européenne, y compris à ceux issus de l’enseignement privé sous contrat ». Selon Dominique Thoby, secrétaire nationale duSE-Unsa, « il n’existe pas une fonction publique d’État dans tous les pays. »

Par ailleurs, ce projet de décret introduit, pour les enseignants du second degré, une certification en langues étrangères de l’enseignement supérieur et une certification en informatique (C2i) comme prérequis à la nomination au poste de fonctionnaire stagiaire pour les candidats aux concours externes ou à la titularisation pour les concours internes.

Ces mesures sont contestées notamment par la FSU. Le Sgen, selon Michelle Zorman, secrétaire nationale du syndicat, « n’était pas défavorable à ces modifications » mais a voté « non […] pour protester contre le texte et la réforme dans leur globalité ».

- Par ailleurs, la FSU promet de nouvelles actions contre la Masterisation (20 mai 2010).

Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, a déclaré le 20 mai 2010, date de la journée nationale d’action décentralisée de la fédération contre la réforme de la formation des enseignants, que le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel « considère qu’il n’y a pas de formation professionnelle des enseignants » et que « cette situation pénalise les nouveaux entrants, les élèves et les enseignants en poste. […] La formation des enseignants est laissée à l’arbitrage des recteurs, c’est pour cela que nous organisons cette journée d’action ». Selon elle, il ne s’agit « que d’un début […] Nous n’avons soulevé que la partie émergée de l’iceberg, mais nous allons poursuivre notre action. » Selon la fédération, il y a eu « une action dans un département sur deux », de la conférence de presse, au lâcher de ballon, en passant par le rassemblement devant le rectorat ou la distribution de tracts, avec « souvent le soutien local de la FCPE ».

A Paris par exemple, une centaine de personnes se sont rassemblées mercredi à l’appel de la FSU d’Ile-de-France au métro Sèvres-Babylone (VIIe) et la pétition 100 000 voix pour la formation des enseignants a recueilli « 90 000 signatures ».

La FSU continue de protester contre l’absence de cadrage national de la formation des enseignants, qui, selon elle, met à mal « l’égalité » entre élèves et étudiants. La FSU indique que le tiers temps de service, théoriquement réservé à la formation des stagiaires, n’est pas respecté dans la plupart des académies. En effet, selon Daniel Robin, cosecrétaire général du Snes-FSU, « Luc Chatel veut rogner sur le tiers temps de formation négocié avec Xavier Darcos pour grapiller 3 000 postes supplémentaires ».

C’est pourquoi les trois syndicats du second degré (Snes, Snep, Snuep) demandent aux enseignants de refuser d’assumer des tâches de tuteurs des fonctionnaires stagiaires « dans ces conditions-là ». Il s’agit de « faire pression sur les recteurs » afin de les convaincre d’affecter les enseignants stagiaires sur des « blocs de moyens avec des services allégés et non sur des « supports » à temps complet. Car pour Claire Pontais, secrétaire générale adjointe du Snep, « Il n’est pas question d’envoyer un message de non accueil aux stagiaires, mais nous refusons d’être complices de ce dispositif. Les pétitions qui circulent sur le sujet sont très signées ».

Selon Bernadette Groison, la FSU s’engage à « rester aux côtés des stagiaires afin de leur permettre d’obtenir un temps de formation et un temps de service conformes aux revendications de la FSU ». Et Claire Pontais d’ajouter : « Nous organiserons de toute manière d’autres formes d’accueil pour les élèves, y compris syndical ».

Gilles Moindrot, secrétaire national du Snuipp-FSU a expliqué que le premier degré, où les stagiaires seront nommés jusqu’aux vacances de la Toussaint en surnombre dans les écoles et placés dans la classe d’un EMF, « n’est pas confronté à ce problème de tuteurs », mais il déplore l’absence d’une « véritable formation professionnelle ». Quant à la mise en place de préparations d’été aux concours PE dans les IUFM, Gilles Moindrot estime que « c’est plutôt une bonne chose que les IUFM restent [présents] dans la formation et préparent aux concours. […] Compte tenu du calendrier et de la mise en oeuvre de la masterisation, on ne peut guère faire autrement, mais j’interviens en IUFM, et je vous assure que ces préparations d’été ne sont pas très bien accueillies, ni par les formateurs, ni par les étudiants. Claire Pontais ajoute : « Comme le signalait Gilles Baillat [président de la CDIUFM], nous allons bientôt être obligés d’organiser la formation le soir, le week-end, pendant les vacances ».

- Autre point concernant les masters :

La FSU constate des « disparités importantes » d’une maquette de master à l’autre et partout on constate un « effondrement horaire » par rapport à la formation actuelle, qui pourrait se traduire par « des suppressions de postes ». Selon Stéphane Tassel, secrétaire général du Snesup, les parcours liés à l’enseignement des mathématiques passeraient à « 900 à 1 200 heures de cours » alors que la formation antérieure était de « 2000 heures ». Les enseignements de « didactique » ou d’épistémologie représentent selon ces parcours d’enseignement entre « 11 à 43 %» du volume global de la formation. Claire Pontais évoque l’exemple de l’académie de Caen, où les nouvelles formations préparant au métier de professeur d’EPS comprennent en moyenne 900 heures de formation, contre plus de 2000 heures aujourd’hui. S. Tassel redoute que certains enseignants, maîtres de conférences ou formateurs IUFM ne retrouvent en « sous-service » et ne soient alors obligés d’aller faire des heures dans d’autres établissements.

Gilles Moindrot explique que « dans le premier degré, les IUFM ont élaboré une maquette de masters, et les universités qui n’ont pas intégré d’IUFM aussi », ajoutant qu’il est difficile de faire rentrer toutes les matières du premier degré dans les masters. Au final, les enseignants ne seront sans doute pas formés à l’apprentissage de la lecture ou à la spécificité de la maternelle ». Il existe donc aujourd’hui en la matière « des disparités importantes d’un IUFM à l’autre ».

- Sur l’enseignement professionnel :

Jérôme Dammerey, co-secrétaire général du Snuep-FSU, souligne le sort réservé aux enseignants de lycée professionnel (PLP) : « Le ministère de l’Éducation nationale a maintenu des dérogations de titre dans certaines disciplines professionnelles, comme maçonnerie ou coiffure, mais il s’était engagé à améliorer la formation, or il ne propose rien pour la préparation aux concours PLP ». Et pour certaines disciplines générales « masterisables » telles que « maths-sciences », « histoire-géographie » ou « productique », qui recrutent chaque année « un très petit nombre de candidats », il pourrait ne pas y avoir de création de masters.

- Occupations d’écoles parisiennes (25 mai 2010) :

Une vingtaine d’écoles maternelles et élémentaires sont occupées chaque mardi matin contre la réforme de la masterisation par des parents d’élèves afin de demander « l’abandon total de la réforme de la formation des enseignants ». Les conseils locaux FCPE de ces écoles ont expliqué dans un communiqué que « Le mouvement est initié depuis une quinzaine de jours », selon Kais Idriss, administrateur FCPE 75 et président de l’union locale du 13e arrondissement : « Les parents occupent les classes tous les mardi, le matin, afin de signaler leur mobilisation et leur opposition à cette réforme, dont ils demandent la suspension ». Les parents reprochent à la réforme de centrer « la formation des enseignants sur des apprentissages académiques […] en négligeant tout apprentissage pratique sur le terrain », et ils craignent de voir « les nouveaux professeurs des écoles […] livrés à eux-mêmes, sans pouvoir bénéficier de l’expérience des autres maîtres et d’un véritable enseignement de leur métier ». Selon la FCPE 75, « 9 000 postes d’enseignants dans le premier degré [seront] supprimés » par cette réforme. Pour Kais Idriss, « Auparavant, on envoyait les enfants à l’école pour apprendre, maintenant ce sont les enseignants que l’on envoie à l’école pour être formés. Il y a un problème ». Outre l’occupation de ces classes chaque mardi matin, une « équipe mobile de parents se déplace dans les écoles afin de faire signer une pétition contre la réforme ». Les écoles seront également occupées lors de la « nuit des écoles » le 1er juin.

Par ailleurs, des nombreuses actions sont mises en place par la fcpe contre la réforme.

- Action de l’union locale de la fcpe Paris 13e :

Mastérisation : message aux conseils locaux du 25 mai 2010 :

Chers parents,

Dans le cadre de la mobilisation contre la réforme de la formation des enseignants, le bureau de l’UL13 vous invite à envoyer par mail une lettre au Recteur de l’Académie de Paris dans le courant de la semaine du 25 au 29 mai.

Cette action est déterminante si les parents souhaitent obtenir une réforme répondant aux exigences de qualité d’enseignement et d’accompagnement des élèves.

Mode d’emploi envoi mail utilisable 24 heures sur 24

1- adresse destinataire : recteur@ac-paris.fr

2- adresse Cc ou CCi (copie) à l’UL 13 pour évaluer le nombre d’envois : second-degre@fcpe-paris13.org

3- copier coller le texte de la pièce jointe

4- compléter en précisant le nom de votre établissement en ligne 1

5- Envoyer !

Bonne semaine à tous et à vos claviers, sans oublier de faire passer l’information à toutes les personnes concernées autour de vous.

Le bureau de l’UL 13.

Lire la lettre dans le fichier pdf.

- Action de la fcpe 92 : Formation des enseignants - tracts d’information et motions.

Les membres du Conseil supérieur de l’Education (CSE) ont rejeté massivement, mercredi 12 mai, le projet d’arrêté qui signe la suppression de l’actuel cadre national de la formation des enseignants. C’est une étape importante, mais cette instance n’ayant qu’un pouvoir consultatif, il faut appuyer son refus par notre mobilisation pour qu’il y ait un réel impact.

Pour vous aider dans vos actions d’information et de mobilisation, nous avons préparé deux tracts, un pour le primaire, l’autre pour le secondaire, expliquant les modifications impliquées par la réforme de la formation des enseignants. En résumé, plein de choses avant, plus rien d’obligatoire après !

En fin de tract, nous appelons à faire signer massivement la pétition des "1OO OOO voix pour la formation" et à la nuit des écoles, collèges et lycées du Vendredi 4 juin.

Nous vous envoyons aussi des exemples de motions à faire voter dans les conseils d’écoles ou les conseils d’administration. L’intérêt de faire voter de telles motions dans les conseils est double :
- si les votes sont massifs, cela marque bien évidemment le refus de la réforme,
- mais surtout, l’ensemble des parents ayant accès au compte rendu de ces conseils, ce peut être un vecteur de transmission de l’information au delà de nos militants et susciter la discussion autour de cette question.

Afin de donner plus de poids à notre campagne d’information et de mobilisation, nous avons organisé une réunion avec les syndicats enseignants le 12 mai au siège de la FCPE 92. Nous poursuivons par ailleurs nos prises de contact avec les autres organisations partie prenante du monde de l’éducation.

Les enseignants se sont joints à notre campagne de mobilisation. Des pétitions analogues à celles que nous vous envoyons, cosignées par les syndicats enseignants du 92 et la coordination des IUFM, vont être distribuées les 19 et 20 mai dans le cadre des mobilisations enseignantes prévues ces jours-là. Nous vous invitons à soutenir ces mobilisations et de façon plus générale à vous rapprocher des équipes enseignantes de vos établissements afin de préparer ensemble la mobilisation du 4 juin.

Pour toute question, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse formation.enseignants@fcpe92.fr ou à consulter le site de la FCPE 92, rubrique formation des enseignants (http://cdpe92.apinc.org/Sites/cdpe92/spip.php?rubrique30). Nous y mettons régulièrement toutes les informations que vous nous ferez parvenir.

Le groupe de travail sur la formation des enseignants de la FCPE92