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Madame ou Mademoiselle ? Argh ! - Lettre ouverte au Ministère de l’enseignement supérieur sur la présentation des listes pour le CNU (septembre 2011)

samedi 17 septembre 2011, par Sylvie

Lettre adressée au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Madame, Monsieur,

Enseignant-e chercheur/se des universités, je comprends tout à fait la nécessité pour le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de collecter des informations individuelles et personnelles (état civil) et des informations professionnelles (CV, publications...) pour chaque candidat-e aux élections du Conseil National des Universités. En revanche, je m’oppose à la publication sur les listes officielles de candidature des informations privées, telles celles apparaissant dans la distinction Madame/Mademoiselle et Nom de jeune fille/ Nom d’épouse (https://www.galaxie.enseignementsup-recherche.gouv.fr/ensup/Helios.htm).

Cette publication constitue une intrusion dans la vie privée des candidates et une inégalité de traitement entre les candidats et les candidates.
Comme la Secrétaire d’Etat chargée de la solidarité l’a rappelé au Sénat en 2008, en réponse à une question sur l’usage de « Madame » et « Mademoiselle » dans les formulaires administratifs, l’appellation « Mademoiselle résult[e] exclusivement de l’usage et ne constitu[e] pas un élément de l’état civil ; l’utilisation de l’une ou l’autre de ces appellations selon la situation matrimoniale de la femme ne peut, dès lors, être valablement imposée. […] Il incombe aux intéressées de choisir la désignation qu’elles préfèrent. […] De manière générale, il est recommandé aux différentes administrations d’éviter toute précision ou appellation susceptible de contraindre la divulgation de l’état matrimonial de l’intéressée dans ses relations avec les tiers, ce qui, outre son caractère attentatoire à la vie privée de l’intéressée, peut être perçu comme vexatoire. » (JO du Sénat du 24/04/2008, p.836).

Premières signataires : Christelle Avril (MCF, Univ. Paris 13), Laure Bereni (CR, CNRS), Sophie Bernard (MCF, Univ. Paris-Dauphine), Céline Bessière (MCF, Univ. Paris-Dauphine), Coline Cardi (MCF, Univ. Paris 8), Laure Pitti (MCF, Univ. Paris 8).

La lettre peut être consultée et signée ICI.

Pour toute question ou remarque au sujet de cette initiative collective, vous pouvez écrire à : mademoiselleargh@gmail.com