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"Démantèlement du CNRS : l’excellence française en danger" (Communiqué du Parti Socialiste)

jeudi 19 juin 2008, par Laurence

Communiqué d’Yves DURAND, Secrétaire national à la Recherche et à l’Enseignement supérieur et d’Alain CLAEYS, Responsable national à la Recherche

Depuis 2002, la part de la recherche dans le PIB a sensiblement chuté,
plaçant la France en quatorzième position mondiale. Notre retard est
considérable en matière d’enseignement supérieur. À l’exception de la
rénovation de quelques bâtiments universitaires, le budget 2008, en
trompe l’œil, ne fait qu’accentuer le retard. Aucun emploi n’est créé
dans l’enseignement supérieur et dans la recherche d’ici 2012,
aggravant ainsi la précarité des jeunes scientifiques et favorisant
leur départ pour l’étranger, faute de perspectives et de
reconnaissance.

Après le Pacte pour la recherche de 2006 qui confiait le financement
des équipes et l’évaluation des laboratoires à l’ANR et l’AERES,
entièrement nommées et donc placées sous la dépendance étroite du
ministère, le vote de la LRU en 2007 à la hussarde et sans
concertation, donnait au gouvernement la possibilité de franchir une
nouvelle étape dans le démantèlement des organismes de recherche.

Le Parti socialiste considère que les difficultés de la recherche et
de l’enseignement supérieur relèvent d’abord d’un problème de moyens.
Il demande que les établissements, organismes de recherche et
universités, disposent de possibilités humaines et financières pour
mener une véritable politique scientifique.

Il ne cesse de rappeler son attachement, aux principes d’une politique
de la Recherche, fondée sur :

- le respect de l’autonomie du champ scientifique par rapport au pouvoir ;
- le rôle éminent de la recherche fondamentale pour avancer sur les
grands enjeux stratégiques sociétaux, sociaux et environnementaux ;
- les coopérations étroites entre universités et grandes écoles, ainsi
que des partenariats plus équilibrés entre universités et organismes
de recherche au plan national et territorial.

Le Parti socialiste n’est pas opposé au concept « d’Institut national
 », mais il ne saurait accepter que celui-ci conduise à la
transformation du CNRS en Instituts verticaux, dont, le potentiel
humain, les crédits, le directeur, voire les thèmes de recherche,
seraient déterminés par le ministère. En cherchant à déstabiliser un
opérateur majeur de recherche nationale et pluridisciplinaire, le
gouvernement place les laboratoires entre les mains du pouvoir
politique.

Le Parti socialiste apporte son soutien aux scientifiques, aux
organisations syndicales, aux associations et à toute la communauté
scientifique mobilisée. Il souhaite l’ouverture d’un grand débat sur
les enjeux de la recherche, respectant la place et le rôle des
chercheurs dans la société, et la diversité de la recherche
fondamentale. D’ailleurs l’annulation in extremis du conseil
d’administration du CNRS confirme l’ampleur du malaise.