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"Refondons l’école de la République" - Chapitre Formation des Enseignants, octobre 2012

samedi 6 octobre 2012, par Mariannick

Rapport de la concertation remis au ministre de l’éducation nationale par Nathalie Mons, Christian Forestier, François Bonneau, Marie-Françoise Colombani, membres du comité de pilotage de la concertation et Alain Dulot, rapporteur général.

Extrait, p.44-46

3. Des personnels formés et reconnus

Un métier qui s’apprend

La concertation a fait apparaître plusieurs éléments de consensus. L’intégration de la formation des maîtres à l’université est désormais acquise. Le niveau de recrutement au master est également accepté. Il doit cependant être accompagné d’un pré-recrutement au niveau licence pour aider les étudiants modestes à s’engager dans cette carrière. Les nouvelles écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) doivent être des composantes de l’université, ce qui implique un nécessaire équilibre entre cadrage national et autonomie. La formation initiale des enseignants doit marcher sur ses deux jambes : académique et pédagogique. Sa vocation professionnalisante doit être affirmée. La formation des personnels doit en outre être pensée comme un processus continu tout au long de la carrière, de la formation initiale intégrant le concours à la formation continue, en passant par l’accompagnement dans l’entrée progressive dans le métier.
➙ Former l’ensemble des personnels au sein de la même structure (l’ESPE), avec une part de curriculum commun : principes de l’école républicaine et laïcité, éthique professionnelle, mécanismes et difficultés d’apprentissage, connaissance de l’École et du système éducatif, des territoires et des partenaires, rôles des collectivités, relations éducation/emploi, lutte contre les stéréotypes liés aux genres… Pour les professeurs, intégrer à la formation un enseignement de sciences humaines et sociales.
➙ Reconnaître la diversité des métiers (école maternelle, école élémentaire, collège, lycée...), donc des exigences et des cursus au sein des formations. Prendre en compte les exigences spécifiques de la formation des professeurs de l’enseignement professionnel.
➙ Faire toute leur place à des praticiens en activité (professeurs du primaire et du secondaire mais aussi inspecteurs, chefs d’établissement, associations…) aux côtés des universitaires dans les équipes de formateurs des ESPE.
➙ Assurer la simultanéité de la formation académique et professionnelle, dès la licence. Mettre le principe de l’alternance au cœur de la formation des personnels.
➙ Renforcer les liens entre formation et recherche.
➙ S’attacher à ce que le concours de recrutement, où qu’il se situe, permette d’identifier, au-delà de la mesure des compétences disciplinaires, la motivation, les qualités nécessaires au métier ainsi que les premiers éléments d’une professionnalisation.
➙ Rendre effective l’obligation de formation continue pour tous les enseignants, ce qui implique une obligation pour l’État de la mettre en œuvre.

Un métier qui s’exerce

➙ Reconnaître la dimension collective du métier (travail en équipe, échanges sur les pratiques, partenariat avec les parents ou les divers acteurs territoriaux, innovation) par des temps institutionnels dédiés et une formation adéquate.
➙ Rompre avec la rigidité des emplois du temps hebdomadaires en se donnant la possibilité de globaliser un certain nombre d’heures, dans une fourchette précise et négociée, pour faire évoluer les pédagogies, permettre le travail inter et pluridisciplinaire.
➙ Mettre en œuvre une véritable politique de ressources humaines (individualisation de la gestion et du suivi des personnels, développement de la médecine de prévention, protection juridique...).
➙ Développer la notion de parcours professionnel et concevoir des « carrières » diversifiées : les enseignants doivent pouvoir accéder non seulement à d’autres niveaux d’enseignement mais aussi à d’autres types d’activité et de responsabilité. Un continuum de carrière permettant une mobilité et une diversification de l’expérience devrait ainsi être rendu possible (information, bilans de compétences, complément de formation, évolutions réglementaires sont nécessaires).

Un métier qui s’évalue

La nécessité institutionnelle de l’obligation faite aux fonctionnaires de rendre compte de leur activité n’a évidemment pas été remise en cause par la concertation. En revanche, le système actuel n’est pas jugé satisfaisant : notation administrative à bout de souffle, critères d’évaluation contestés, évaluation pédagogique réduite à un contrôle de conformité… La concertation propose de revoir la nature et la finalité de l’évaluation des personnels.
➙ Retrouver un équilibre et une clarification des rôles entre les deux évaluateurs (chef d’établissement et inspecteur) tout en réaffirmant la double fonction de l’évaluation : le contrôle et le conseil. L’évaluation doit être d’abord un outil pour accompagner les trajectoires professionnelles en termes de missions exercées et de besoins de formation.
➙ Faire de l’évaluation un processus qui s’inscrit dans la durée, qui prend en compte le parcours professionnel, le travail en équipe, ainsi qu’une part d’autoévaluation et qui valorise l’investissement personnel.

Télécharger le rapport complet sur le site du MEN