Le 19, les facs font leur « printemps » - Alexandre Fache, L’Humanité, 17 mars 2009

Réunie hier à Dijon, la 6e Coordination nationale des universités appelle à grossir les cortèges de la journée interprofessionnelle de jeudi prochain.

Lorsqu’ils ont débuté leur mobilisation, au coeur des frimas de l’hiver, les enseignants-chercheurs ne pensaient sans doute pas poursuivre celle-ci dans la chaleur revigorante des premiers soleils du printemps. L’immobilisme gouvernemental en aura décidé autrement. Ainsi, hier, pour sa sixième édition, organisée à Dijon, la Coordination nationale des universités a sans surprise décidé de poursuivre le mouvement, fixant un rendez-vous spécifique au 19 mars, présenté comme le « premier acte » du « printemps des universités et de la recherche ». Dans un communiqué publié dès hier matin, les enseignants qualifient notamment de « mascarades » les deux tentatives du gouvernement pour mettre fin à cette mobilisation : la « réécriture » limitée du décret sur le statut des enseignants-chercheurs et la mise en pace d’une année de transition dans l’application de la réforme de la formation des maîtres. Forte de ce constat, la coordination « dénonce l’irresponsabilité et le cynisme des ministres dans la gestion d’une crise majeure (…). Ils portent seuls la responsabilité de la radicalisation du mouvement ».

Les enseignants s’étonnent aussi du dépôt, par 92 députés de la majorité, d’une proposition de loi censée favoriser l’obtention par les étudiants de prêts pour financer leurs cursus. « Le problème, c’est le contexte : un désengagement financier sans précédent de l’État dans l’enseignement supérieur, explique Valérie Robert, de Sauvons l’université. Comment ne pas penser qu’il s’agit là d’anticiper de futures hausses des droits d’inscription ? »

Les étudiants, qui s’étaient mobilisés largement sur ce mot d’ordre contre la LRU l’an passé, en sont d’ailleurs bien conscients. Ainsi, hier, ils ont bloqué les deux campus de Montpellier-II et de Montpellier-III.

Alexandre Fache