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"Le mouvement universitaire se dit prêt à tenir jusqu’en mai", VousNousIls.fr, 19 mars 2009

vendredi 20 mars 2009

Le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche s’est fortement mobilisé jeudi dans les défilés syndicaux, étudiants compris, et se dit prêt à tenir jusqu’en mai, mais les personnels de l’Education nationale ont été moins nombreux à faire grève.

Les cortèges du supérieur et de la recherche ont réuni dans tout le pays "plus de 100.000 personnes", selon le Snesup-FSU, dont 50.000 à Paris, soit la plus forte mobilisation du mouvement universitaire lancé début février contre les réformes gouvernementales (statut, formation des enseignants, emploi).

"Soldons Darcos, Pécresse et Sarkozy, pas l’éducation", "Les chercheurs cherchent, le gouvernement ment", "Je pense donc je suis inutile" ou "Faites grève, Lisez la Princesse de Clèves", pouvait-on lire comme slogans à Paris.

"Cette détermination ne peut rester sans réponse du gouvernement", a déclaré dans un communiqué le Snesup qui "exige l’ouverture de négociations globales".

"La mobilisation repart et il y a plus d’étudiants. Le gouvernement a trop attendu, le mouvement peut maintenant tenir jusqu’au printemps", a estimé dans le cortège parisien Nicolas Lyon-Caen, professeur d’histoire au Mans et membre de Sauvons l’Université (SLU).

Les étudiants, ainsi que les lycéens, étaient plus nombreux que le 29 janvier. A Lyon, 6.000 à 7.000 étudiants et enseignants-chercheurs ont défilé ensemble, selon la FSU.

"Et notre avenir ?", demandaient à Paris les lycéens de l’UNL. "La jeunesse se remobilise", a déclaré leur secrétaire général, Antoine Evennou.

"Guadeloupe partout, Grèce générale", pouvait-on lire sur une large banderole d’étudiants faisant référence à deux mobilisations récentes.

La ministre de l’Enseignement supérieur "Valérie Pécresse joue avec le feu. Après une mobilisation comme celle-ci, s’il n’y a pas de réponse, le sentiment de ne pas être entendu ne peut que pousser à la radicalisation et prépare de fortes tensions jusqu’au mois de mai", a déclaré le président de l’organisation étudiante Unef, Jean-Baptiste Prévost.

La prochaine manifestation universitaire est prévue mardi 24 mars.

Par ailleurs, Sciences Po Paris a été fermé jeudi en raisons de menaces d’intrusion, contre lesquelles ont protesté les étudiants de l’Uni (droite universitaire).

Dans l’Education nationale, la participation à la grève a été moins forte que le 29 janvier : de 35,10% à 59% en primaire et de 24,59% à 55% dans le secondaire, selon les chiffres du ministère et de la FSU.

"La mobilisation est toujours forte, mais il s’agit dans le primaire de la troisième journée nationale de grève depuis fin novembre", a commenté à l’AFP le secrétaire général du SNUipp, Gilles Moindrot.

A Paris, les manifestants dénonçaient les suppressions de postes, notamment de maîtres spécialisés dans l’échec scolaire (Rased), et la baisse des places aux concours. "Les réformes ne sont pas faites pour les enfants, mais pour faire des économies", a commenté une institutrice de l’Essonne.

"Quand on voit dans le privé tous les gens qui se font licencier, tout le monde devrait descendre dans la rue. Certains ne peuvent pas faire grève, on le fait pour eux", a ajouté sa collègue.


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