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Darcos détricote son mastère - Véronique Soulé, Libération, 21 mars 2009

lundi 23 mars 2009

Finalement il a cédé, mais pas totalement et sans le dire ouvertement. Le ministre de l’Education a déjà dû reculer sur l’une de ses réformes phares, celle du lycée. Il tient aujourd’hui à sauver à tout prix celle de la formation des enseignants - la « mastérisation » -, malgré les contestations tous azimuts dont elle fait l’objet.


Unanime.
Xavier Darcos a donc envoyé vendredi une lettre aux syndicats où il fait des gestes significatifs sans pour autant lâcher sa réforme. Il accepte notamment de reporter d’un an, à 2011, la mise en place des nouveaux concours de recrutement (le professorat des écoles, le Capes, etc.). C’était une demande quasi unanime : les syndicats estiment qu’ils avaient été mis au point à la va-vite, qu’ils étaient trop légers au niveau disciplinaire, etc.

Le ministre renonce aussi à mettre les professeurs débutants à plein-temps devant les élèves dès leur première année d’exercice, avec un vague « compagnonnage » d’enseignants éprouvés. Finalement, ils seront deux tiers du temps en classe, le reste en formation. C’est un geste, mais les syndicats réclamaient plus : le maintien de l’année de formation en alternance, à mi-temps, qui existe actuellement juste après la réussite au concours.

Xavier Darcos se déclare prêt à une série de discussions sur les aspects de la réforme qui restent flous et qui sont nombreux. Mais il est bien conscient que la « mastérisation » est devenue l’un des sujets clés de la mobilisation actuelle et qu’il lui faut bouger. Pour la première fois, il annonce d’ailleurs que la revalorisation promise ne se limitera pas aux profs débutants mais les concernera tous.

« Evolutions ». Les syndicats de la FSU, ainsi que le Sgen-CFDT, ont reconnu les « évolutions » et les « annonces importantes » du ministre. Mais ils ont regretté qu’il ait fallu des semaines de mobilisation pour qu’il commence à plier. Et ont rappelé qu’il restait des points importants à régler : la place du concours durant la deuxième année de mastère, ce qui semble difficile à mener de front ; la formation professionnelle des futurs enseignants, encore trop floue ; le futur rôle des IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres) dans le dispositif. La FSU maintient son appel à manifester le 24 mars et rappelle son soutien aux revendications du supérieur et de la recherche.


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