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La "protesta" contre les violences policières des étudiants et des enseignants - LibéToulouse, 24 mars 2009

mardi 24 mars 2009

MANIFESTATION. A la façon argentine : Ce mardi 24 mars, la manifestation des étudiants et des enseignants chercheurs a d’abord commencé par une grande ronde autour de la place du Capitole à la manière des mères de la place de Mai de Buenos Aires contre la dictature de Pinochet en Argentine.

Les étudiants et les enseignants des Universités de l’Arsenal, Paul Sabatier et du Mirail entendaient ainsi protester « contre les violences policières » qui ont ponctués la fin de la manifestation interprofessionnelle toulousaine du 19 mars dernier.

Une action d’auto réduction du Monoprix (prise de nourriture sans passer par les caisses), pourtant négocié avec la direction du supermarché, s’était soldée par une charge de la brigade anti criminalité (BAC)

A 16 heures, le cortège de 1500 personnes selon les organisateurs, 600 selon la police a défilé sans incidents dans les rues de Toulouse.

15H00 Place du Capitole. Les premiers arrivés à la manifestation contre la réforme de l’Université sont les étudiants de la faculté de l’Arsenal. Ceux de l’université du Mirail sont pour leur part toujours en assemblée générale. Franck, 43 ans enseignant linguiste en italien distribue son tract intitulé « La stratégie de l’araignée » aux petits groupes épars. « le gouvernement agit comme une araignée qui liquéfie sa proie de l’intérieur pour la dévorer sans toucher à son apparence extérieure », explique-t-il Valérie Pecresse la ministre de l’enseignement supérieur, et Xavier Darcos celui de l’Université, font semblant de négocier. En réalité ils tablent sur le pourrissement de la situation. Ils tentent de jouer sur le sentiment de culpabilité des enseignants accusés de sacrifier les études de leurs élèves sur l’autel du mouvement ».

Catherine, enseignante au Mirail tracte elle aussi. Son communiqué de l’ag des personnels de l’université du Mirail condamne les « violences policières » de la manifestation du 19 mars dernier. « Un nouveau pas dans la répression a été franchie ce jour là, dit-elle A l’issue d’une action symbolique de blocage économique du Monoprix de la rue Alsace Lorraine la police a chargé sans sommation. Les moyens utilisés, flashball, grenades assourdissantes, matraquage général étaient largement disproportionnés. L’un des étudiants de notre université gravement blessé à l’œil est toujours hospitalisé. Il risque de perdre une partie de la vue ».


« Ce n’est pas cela qui va nous arrêter
 », reprend Isabelle, une étudiant qui a écopé d’un sérieux coup de matraque à cette occasion. « C’est une tentative de criminalisation du mouvement », ajoute Mathieu étudiant à Paul Sabatier.

En attendant le renfort des étudiants du Mirail, les premiers arrivés improvisent une ronde autour de la place du Capitole. « Cela me fait penser aux manifestations des mères de disparues pendant la dictature chilienne », commente Maria, étudiante colombienne inscrite au Mirail.

16H00. Après leur Ag qui a voté la reconduction du blocage de leur faculté, les étudiants du Mirail rejoignent enfin le rassemblement. Ludivine Labbé présidente de L’Union nationale des étudiants de France (Unef) a le sourire : « L’assemblée générale a mobilisé 1500 personnes. Le vote pour la reconduction des piquets de grève a été massif, affirme-t-elle Ce matin nous avons aussi réussi à obtenir un amphi à la faculté de l’Arsenal ».

La manifestation démarre dans les rues de Toulouse. Au passage devant le Monoprix, théâtre de l’action du 19 mars ,une escouade de gros bras de la sécurité est postée devant les portes. Les fonctionnaires de la brigade Anti-criminalité sont sous tension. Le cortège passe sans s’arrêter aux cris de « Partagez les richesses sinon on se servira ».

La manifestation continue sur la rue de Metz. Elle se disperse dans le calme une demi-heure plus tard sur la place Wilson.


Voir en ligne : http://www.libetoulouse.fr/2007/200...