Le rectorat aixois "godassé" pour matérialiser la grogne - La Provence, 25 mars 2009

2Enseignants du secondaire et du supérieur toujours en colère.2

Forces de l’ordre, cameramen et photographes prévenus… Un, deux, trois, lancez ! Cocktails Molotov ? Non, simples godasses ayant valeur de symbole de la colère et l’inquiétude des enseignants. Colère et inquiétude que les récents aménagements des décrets communiqués par Xavier Darcos et Valérie Pécresse sont loin d’avoir apaisées.

Hier, ils étaient environ 250, massés devant le rectorat à Aix. Masse relative donc mais diversité importante. Au moment de la prise de parole, Dominique Batoux a appelé les syndicats SNEF et SNESUP à "conspuer l’intolérable dilettantisme gouvernemental en matière d’éducation".

En évoquant les mille poids et mille mesures, proposées par Valérie Pécresse via le maintien de certains concours, l’éloquente directrice de l’UFR de langue Lag-LEA a fini par perdre ses mots. Depuis le début du mouvement sur Aix, ce n’était pas la première fois qu’on entendait sa voix s’élever dans la tribune.

Fac de lettres bloquée

Ce qui aura témoigné du pluralisme, c’est de voir des profs du secondaire comme Emmanuel Arvois, venu du lycée professionnel marseillais de La Calade, inquiété par le nouveau bac pro en trois ans comme par la disparition de l’année de stage payée par l’État pour les futurs enseignants. Et de voir aussi des élèves de l’IUT se joindre au mouvement.

Pendant ce temps-là, un peu plus loin sur l’avenue Robert Schuman, des piquets de grève bloquaient l’accès à l’Université de Provence. Durant la journée, seul le personnel administratif a pu accéder aux locaux.

La décision avait été prise hier par le comité étudiant en assemblée générale. La reconduction sera décidée -ou pas- à l’AG d’aujourd’hui : "Nous faisons attention à ne pas bloquer les TP car ceux qui n’y vont pas peuvent perdre leur bourse."

Par Manu Gros