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La bataille contre le bac professionnel en trois ans se poursuit - L’Humanité, 25 mars 2009

jeudi 26 mars 2009


La bataille contre le bac professionnel en trois ans se poursuit
Des actions étaient organisées partout en France, hier. Exemple à Rouen.

Rouen (Seine-Maritime),

correspondance particulière.

Les enseignants des lycées professionnels sont remontés contre la réforme de Xavier Darcos qui tente d’imposer par la force la réforme du bac pro en trois ans. Après s’être fortement mobilisés jeudi dernier contre la casse du service public d’enseignement, ils étaient à nouveau en grève hier à l’appel d’une intersyndicale (CGT, FSU, SUD éducation, SE-UNSA, SNCL).

À Rouen, les manifestants, comme ils le craignaient, n’ont pas été reçus par le président socialiste du conseil régional de Haute-Normandie, Alain Le Vern, auquel ils avaient pourtant demandé une audience. Absent, ce dernier s’est engagé à recevoir une délégation d’enseignants qui lui demanderont d’agir comme l’a fait le conseil régional de Poitou-Charentes, présidé par Ségolène Royal. Fin janvier, celui-ci a en effet refusé de signer le plan régional de définition des formations (PRDF). Saisi par le rectorat de Poitiers, le tribunal administratif a considéré que le PRDF devait être signé conjointement par le rectorat et la région pour pouvoir entrer en vigueur. Pour l’instant donc, l’application de la réforme du bac pro en trois ans est gelée dans cette région.

La grogne des enseignants des lycées professionnels porte sur la disparition d’une année de formation pour les élèves qui passeront directement de la 3e au bac pro en trois ans sans pouvoir au préalable suivre une formation en BEP ou en CAP. Or, pour les enseignants, cette réforme va non seulement conduire à des suppressions de postes par milliers, mais aussi à une formation au rabais pour les élèves qui devront acquérir en trois ans ce qu’ils faisaient auparavant en quatre. Les enseignants réclament donc que cette réforme ne soit pas généralisée et que des sections CAP et BEP soient maintenues et même créées. Objectif : permettre à des élèves n’ayant pas le niveau pour accéder directement au bac pro de pouvoir, tout de même, suivre une formation professionnalisante. Un bac pro en trois ans d’autant plus critiqué qu’il a été fortement remis en cause par celui-là même, le syndicat patronal de l’UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie), qui l’avait demandé et testé depuis 2002.

Frédéric Seaux


Voir en ligne : http://www.humanite.fr/2009-03-25_S...