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La tension monte à l’université - Le Parisien, 26 mars 2009

vendredi 27 mars 2009

La présidente de Paris-XII a pris à partie, hier matin, des étudiants
et enseignants grévistes bloquant le bâtiment des lettres. Dans
l’après-midi, un tract demandait sa démission.

Christine Mateus | 26.03.2009, 07h00

Après huit semaines de mouvement, les étudiants et les enseignants
grévistes de l’université Paris-XII Val-de-Marne, implantée à Créteil,
dénoncent la perte de sang-froid « surprenante » et «  inacceptable »
de la présidente, Simone Bonnafous. Hier matin, après un vote en
assemblée générale (AG), les grévistes ont organisé le blocage du
bâtiment de la faculté des lettres où se trouvent également les
services administratifs et les bureaux de la présidence.

« Après la mise en place du blocage, le présidente a violemment pris à
partie les étudiants et les collègues présents. Certains ont même reçu
des coups de sa part, relate un professeur d’histoire en grève. Puis
elle a passé le blocage en force pour rejoindre son bureau en
déclarant : Laissez moi passer, c’est mon université.

 » « Jusqu’à présent, à Paris-XII, il existait une logique de respect
entre ceux qui avaient choisi de faire partie du mouvement et ceux qui
voulaient continuer à travailler. Ce matin (NDLR : hier matin), ce
respect des non-grévistes n’était plus assuré, déplore le cabinet de
la présidente. Lors de la mise en place du blocage, la présidente a
proposé aux grévistes un barrage filtrant et non bloquant pour
permettre aux administratifs d’aller travailler, cela lui a été
refusé. Des échauffourées, que la présidente regrette, ont alors
éclaté
. »

Amoncellement de chaises et chaîne humaine

Le blocage s’est déroulé toute la journée pour appuyer les
revendications contre la réforme de la formation des enseignants, les
projets de décrets sur le statut des universitaires et les modalités
de mise en oeuvre de la LRU, communément appelée loi d’autonomie des
université. « Une réforme qui transformera la faculté Paris-XII en
école professionnalisante, dépendante de financements privés
 »,
s’alarment les grévistes.

Outre l’amoncellement de chaises empêchant l’accès au bâtiment, les
grévistes avaient également organisé une chaîne humaine. « La
présidente a accepté de participer à l’AG du 17 mars, il est vrai
après un sit-in dans les couloirs réclamant sa présence. Ce jour-là,
elle a clairement pris position pour la réforme, de façon posée. Tout
le contraire de son attitude d’aujourd’hui (NDLR : hier)
, » reprend
Pauline, une étudiante en grève qui s’est d’ailleurs « pris une gifle
 » de Simone Bonnafous lors de l’accrochage. Une tension également
palpable à travers le tract diffusé hier dans l’enceinte de
l’université et intitulé « Bonnafous trahison, Bonnafous démission ».
« Loin d’entendre les revendications qui s’expriment massivement à
Paris-XII, comme dans les autres universités, loin de les relayer
auprès des ministres auxquels elles s’adressent, Simone Bonnafous se
comporte en agent docile et zélé de ces derniers
 », ajoute une
étudiante.

« Lors du démarrage du mouvement, Simone Bonnafous a tout de suite mis
à la disposition des grévistes un amphi pour les AG, les cours
alternatifs
", reprend le cabinet de la présidente. "Lors de la journée
de grève de jeudi dernier, la présidente et les directeurs des
différentes composantes ont déclaré le respect du droit de grève et
communiqué qu’il n’y aurait pas d’appels, ni d’examens ce jour-là.
Désormais, nous nous attelons à organiser le rattrapage des cours
 »,
conclut-il.
Le Parisien


Voir en ligne : http://www.leparisien.fr/val-de-mar...