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Diplômés étrangers non grata : Claude Guéant « fait du chiffre » - Emilie Brouze, Rue 89, 29 septembre 2011

mardi 4 octobre 2011

Réduite, la liste des métiers en tension exclut encore des étudiants, pénalise des employeurs et inquiète l’enseignement supérieur.

Ce n’était pas une simple formalité, loin de là, et grâce au ministre de l’Intérieur Claude Guéant, c’est devenu un Graal inaccessible. Délais interminables, refus systématiques et incompréhensibles… Les étudiants étrangers ont de plus en plus de mal à obtenir le droit de rester en France pour leur premier job. C’est le résultat d’un durcissement des autorisations d’immigration liée au travail, censé réduire le chômage.

En page deux d’un courrier de la préfecture de Paris daté du 18 août, ces six mots :

« L’autorisation de travail demandée est refusée. »

Karim, 24 ans, diplômé en télécommunications à Lille-1, venait de signer un CDI comme consultant en sécurité informatique à Solucom.

Karim est « marocain de nationalité » mais « toute [sa] formation est française ». Après son master en France, il décroche un CDD à Paris et obtient facilement le changement de statut d’étudiant à « travailleur temporaire ». Il dépose fin juillet une demande pour devenir « travailleur permanent » : refus, contrat suspendu. La société va déposer un recours. Karim :

« Là, je ne sais pas ce qui va se passer. C’est difficile : cela fait deux mois que je ne travaille pas et j’ai un loyer à payer. »

Plus que quatorze métiers « en tension »

Karim cite l’une des raisons invoquées dans sa lettre de refus : « consultant » n’est pas considéré comme un métier « en tension ». Car, à quelques mois de la présidentielle, le ministre de l’Intérieur a (plutôt discrètement) durci les conditions de délivrance des autorisations de travail et alourdi les procédures de changement de statut. Tout est indiqué dans une circulaire datée du 31 mai [PDF, via LeFigaro.fr], cosignée avec Xavier Bertrand, ministre du Travail. Objectif : réduire de moitié le nombre des cartes de salariés.

En juillet, la liste des trente métiers jugés « en tension » (accessibles aux ressortissants non-communautaires) a été réduite à quatorze. Exit les jobs dans l’informatique et le BTP qui faisaient partie de la précédente énumération dressée en 2008. Les préfets peuvent ensuite resserrer davantage la liste pour leur région (et même se contenter d’un seul métier), si besoin.

Pour lire la suite :


Voir en ligne : http://www.rue89.com/2011/09/29/dip...