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"Un nouveau paysage universitaire concurrentiel", par Benoît Floc’h, "Le Monde", 1er avril 2009

mardi 31 mars 2009

Contester serait-il devenu un luxe pour les universités françaises ? Les attentes qui pèsent sur elles sont immenses. L’économie du savoir et de l’innovation, l’aspiration des familles à la promotion sociale de leurs enfants, constituent autant de défis.

"Elles n’ont pas le choix, elles doivent s’organiser pour utiliser au mieux leurs atouts. La loi sur l’autonomie permet de le faire", assure Jean-Pierre Finance, président de l’université Henri-Poincaré de Nancy, membre du bureau de l’Association européenne des universités.

L’Etat leur donne de l’autonomie, leur promet un milliard d’euros supplémentaires par an. L’environnement dans lequel elles évoluent devient de fait de plus en plus concurrentiel. Or, si le gouvernement encourage ce mouvement en finançant des "super-campus" de niveau international, c’est aux universités de défendre leurs projets. La répartition des dotations financières entre les établissements prendra bientôt en compte leurs performances. D’ores et déjà, le paysage se structure : dix-huit grandes universités se sont constituées fin 2008 en Coordination des universités de recherche intensive française (Curif), un club qui rappelle la prestigieuse Ivy League américaine ou le Britannique Russell Group. Cette évolution, contestée par une part du monde universitaire au nom de la nécessaire égalité devant l’enseignement supérieur, est une tendance lourde.

Dans la compétition mondiale, chacun tente d’attirer les meilleurs professeurs et les meilleurs étudiants. L’image est devenue un atout, les classements internationaux, un baromètre. Celui de Shanghaï, créé en 2003, fait autorité. Les Français en contestent le bien fondé, mais en prennent aujourd’hui leur parti. Tout en pressant l’Union européenne d’établir son propre outil de mesure.