Accueil > Revue de presse > Négocier oui… mais sur quoi et avec qui ? - Ixchel Delaporte, L’Humanité, 1er (...)

Négocier oui… mais sur quoi et avec qui ? - Ixchel Delaporte, L’Humanité, 1er avril 2009

mercredi 1er avril 2009

Alors que le gouvernement reçoit, en ordre dispersé, les syndicats d’enseignants et de chercheurs, ceux-ci s’efforcent de maintenir l’unité du mouvement.

En façade, la stratégie du gouvernement ne change pas : rester ferme, examiner les points d’achoppement séparément, faire croire à l’affaiblissement du mou-vement et agiter le spectre d’une année blanche, quelques semaines avant les examens. En réalité, face à la durée inédite de la grève (qui entre dans sa neuvième semaine !) et face à une détermination sans cesse renouvelée, il n’a d’autre choix que de lâcher du lest. Pas assez aux yeux des syndicats majoritaires, qui ne renoncent pas à poser à chaque fois l’ensemble des revendications.

Dans la logique de « saucissonnage » des problèmes, Valérie Pécresse reçoit, aujourd’hui, à 18 heures, les syndicats de la recherche et boude, une fois de plus, les collectifs et les associations tels que Sauvons la recherche. Présidente de l’association, Isabelle This Saint-Jean n’attend rien de cette énième réunion. « Le décret sur le statut des enseignants-chercheurs n’est toujours pas satisfaisant. Il y a des bouts d’avancées mais, au fond, c’est surtout une manière de diviser le mouvement sans créer les conditions d’un réel retour au calme. » La société savante Qualité de la science française, également partie prenante du mouvement, exprime la même inquiétude : « QSF constate que des négociations avec les syndicats se sont enfin ouvertes au sujet de la mastérisation des concours, mais déplore ne pas y être associée et demande l’élargissement des consultations aux associations et aux sociétés savantes concernées. »

Si le rapport de forces semble désormais installé, tout le monde n’est donc pas convié à négocier. La FSU le précise d’ailleurs dans un communiqué, publié vendredi dernier, après une rencontre avec Valérie Pécresse et Xavier Darcos : « La FSU entend obtenir l’ouverture de négociations globales avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, associant toutes les organisations pour faire entendre toutes les revendications. » Moins pessimiste sur l’intérêt de ces réunions à répétition, Jean Fabbri, le secrétaire général du SNESup-FSU, analyse les invitations tardives du ministère comme autant d’occasions de se faire entendre. Et cela malgré les difficultés de porter d’une voix syndicale unitaire les revendications de la communauté universitaire : « Entre 2008 et aujourd’hui, les changements sont indéniables. Même si on est loin du compte, le gouvernement a bien été obligé d’amorcer une marche arrière. Ils préfèrent lâcher par petits morceaux plutôt que de capituler en rase campagne. L’enjeu est considérable. Il faut maintenir l’unité car il peut y avoir des surprises… » Pour l’heure, tous maintiennent l’appel national à manifester, jeudi 2 avril, « de la maternelle à l’université contre la politique éducative du gouvernement ».


Voir en ligne : http://www.humanite.fr/2009-03-30_S...