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Aix : mobilisation chaotique à la fac — La Provence, 16 avril 2009

jeudi 16 avril 2009

Entre vote pour la reprise des cours et poursuite des actions, récit d’une journée mouvementée

Blocages, déblocages, assemblées générales, manifestations, consultations dans les urnes, âpres discussions sur le parvis et dans le hall de la faculté de lettres, empoignades... Depuis dix semaines, réforme gouvernementale oblige, l’Université de Provence est devenue une marmite en ébullition. Et bien malin qui pourrait dire qui détient la recette et qui tourne la cuiller. Récit d’une journée, hier, haute en couleur. 9h30, péage de la barque gratuit "Vous êtes en train de faire ch... une entreprise qui n’a rien à voir avec votre mouvement. Il y aura une plainte pour chaque voiture que vous laissez passer gratuitement !" "Vous avez des assurances pour ça..."

Échange musclé entre un responsable opérationnel d’Escota et un porte-parole du mouvement étudiant, au péage de LaBarque sur l’A8. Une cinquantaine d’étudiants venus d’Aix et Marseille ont pris position, levant les barrières, distribuant des tracts et laissant passer les heureux automobilistes (moyennant une petite obole selon les affinités). Au bout d’une heure, les manifestants regagnent dans le calme leurs voitures. 10h30, fac close Sur décision de la présidence de l’Université, les issues de la faculté de lettres sont bloquées par les vigiles. Avec une quinzaine d’étudiants irréductibles à l’intérieur. Les esprits s’échauffent, une vitre vole en éclats. À l’intérieur, les étudiants refusent de sortir.

À l’extérieur, les autres veulent les "libérer". Discussions sur le parvis : la journée devait être consacrée au "patrimoine intellectuel", avec toute un panel de conférences et d’ateliers organisés tout au long de la journée. Un étudiant râle : "Je ne veux pas de violence. Vous avez saboté cette journée." Réponse d’une des membres du comité de mobilisation : "C’est l’administration qui nous impose cette violence. On va rentrer en force." Les esprits s’échauffent devant les portes, une petite frange radicale secoue les portes vitrées.

Quelques enseignants s’interposent. 13h15, fac investie Les étudiants n’ayant pas accès aux amphithéâtres -l’administration dénonce le manque de sécurité- ils décident , au final, de contourner le bâtiment et s’engouffrent dans une issue. Le contact avec les vigiles est viril (insultes, empoignades), mais la forteresse tombe.

Les étudiants, zigzaguant entre les différentes barricades installées dans les couloirs, reprennent le hall de la faculté. Hier soir, au terme d’une journée tendue, ils étaient quelques-uns à s’installer dans l’établissement, en attendant la manifestation marseillaise qui aura lieu aujourd’hui à 14h.

Par Julien Danielides


Voir en ligne : La Provence