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Le président de Bordeaux 3 appelle à la poursuite du mouvement hors blocage. LibéBordeaux, 20 avril 2009

mardi 21 avril 2009

Elu en pleine mobilisation contre la loi LRU, Patrice Brun se rend demain au ministère pour présenter son calendrier d’organisation des examens. A la fois hostile aux réformes, et partisan d’une reprise rapide des cours, il explique sa démarche.

Est-il encore possible aujourd’hui de sauver le second semestre ?

Oui, si comme nous l’avons pensé, les cours reprennent le 4 mai. Nous pourrions alors organiser un rattrapage des enseignements jusqu’au 5 juin, et ainsi valider 60 à 70% du semestre, soit 80 à 85% de l’année. Car avant le début du mouvement, les étudiants ont eu entre deux et six semaines de cours selon les formations, ce qui nous amènerait à un volume global de sept à onze semaines sur les douze d’un semestre ordinaire. Aujourd’hui, c’est extrêmement compliqué à mettre en place, car toute la question est de savoir si la mobilisation va s’éteindre comme par miracle début mai. Et étant donné la position butée des ministres, je n’y croit pas tellement. Il faut savoir cependant qu’on s’approche du point de non retour. Si le blocage se poursuit au-delà de cette date, l’année sera probablement enterrée, il n’y aura pas d’examens, et le semestre sera renvoyé à l’an prochain.

Actuellement, de quelle visibilité disposez-vous ?

J’essaie de promouvoir d’autres formes d’action, qui permettent de continuer à manifester l’opposition aux réformes sans pour autant tout bloquer. Je me suis notamment engagé, même après la reprise des cours, à prêter des amphi pour l’organisation de débats, par exemple. Je veux mettre en place, du 27 au 30 avril une semaine de remise en route, avec des rencontres thématiques, des AG par branche d’enseignement, pour ramener les étudiants sur le campus. Parce qu’aujourd’hui, la mobilisation s’effondre. L’AG de cet après-midi n’a rassemblé que 300 personnes, alors qu’ils étaient 1500 au début du mouvement. On ne peut pas rester dans cette situation de paralysie qui n’amène rien.

Les étudiants les plus modestes ne risquent-ils pas d’être les plus pénalisés par la mise en péril de leur année ?

Bien sûr que si, et ils sont nombreux, nous ne sommes pas en fac de droit ou de médecine. Et le pire c’est que je crains que le gouvernement ne se fiche complètement de ce que les étudiants, et en particulier en lettres et sciences humaines, aient leurs examens ou pas. Ca fait tache, mais c’est pas trop leur problème. Par contre, pour moi, il est impossible de laisser 10.000 étudiants à la rue à la fin de l’année. Et à ceux qui se bercent d’illusions en pensant que l’année sera validée sans enseignements, ou seulement sur la base du premier semestre, je précise que c’est strictement impossible. Une motion de ce type a été adoptée en AG, mais il faut que les choses soient claires, seul le conseil d’administration a le pouvoir de décider. Il se réunira le 29 avril, et s’il décide, comme je l’espère, la reprise des cours, les enseignements reprendront le 4 mai. Chacun doit comprendre qu’il est maintenant de la responsabilité de tous de concilier cet impératif et la poursuite de la mobilisation.

Laure Espieu


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