L’UNEF affiche sa détermination offensive face au gouvernement (VousNousIls, 26 avril)

L’Unef, première organisation étudiante, a mis en garde dimanche le gouvernement contre son "attitude fermée et agressive" à l’égard d’une jeunesse déterminée à "être à l’offensive dans les prochains mois", au terme de son 81e congrès à Marseille.

"Ce congrès adresse un avertissement, une mise en garde au gouvernement", a déclaré Jean-Baptiste Prévost, reconduit pour deux ans à la présidence du syndicat.

"Les jeunes seront au rendez-vous du mouvement social, ils seront au rendez-vous aussi à la rentrée dans les universités. Il y a aujourd’hui une urgence à apporter des réponses", a-t-il dit.

"La stratégie qui consiste à faire le dos rond et à adopter une attitude fermée et agressive, si elle perdure, impliquera nécessairement que l’Unef soit à l’offensive et prépare les conditions d’un affrontement dans les prochains mois", a-t-il poursuivi, regrettant un "pourrissement" de la situation dans les universités.

Le mouvement de contestation dans les universités, qui dure depuis douze semaines, touche encore une vingtaine d’universités sur 83. Le décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, élément déclencheur de la colère des universitaires début février, a été publié samedi au Journal officiel.

Le 81e congrès de l’Unef, qui compte 33.000 adhérents, visait à faire entendre les aspirations des jeunes face à la crise, en termes de protection sociale et d’accès à la formation et à l’emploi.

L’Unef réclame depuis longtemps une allocation "de formation et d’insertion professionnelle" ouverte à tous et calculée en fonction de la situation individuelle de chacun.

Le Haut Commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch, chahuté jeudi à la tribune du congrès, a cependant affirmé ne pas croire à cette allocation "comme une réponse conjoncturelle à la crise".

Tout en se disant "déçu" par le plan annoncé vendredi par le président Nicolas Sarkozy pour la formation et l’emploi des jeunes, M. Prévost a estimé que "le débat avance dans le pays" sur la question de l’allocation d’autonomie.

Avec la réception du secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, et de son homologue de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, l’Unef a voulu aussi, à l’approche d’un 1er mai unitaire, afficher des convergences entre le mouvement des salariés et celui des étudiants.

"Les étudiants, ce sont les salariés de demain, et nous ne voulons pas que ce soient les chômeurs de demain", a déclaré le président de l’Unef. "Face à cette inquiétude, l’unité syndicale et l’unité entre les générations, ça donne confiance et cette confiance-là, il faut qu’on soit capable ensemble de la recréer. Il y aura un 1er mai qui devra être réussi, c’est la première étape, mais on souhaite qu’il y ait des suites et qu’on organise dans la durée ce rapport de force social".

"Je sais que les travailleurs peuvent compter sur l’Unef et je suis ici pour vous dire que l’Unef peut compter sur les militants de FO", a déclaré samedi Jean-Claude Mailly à la tribune.