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Une assemblée générale sous haute tension - Ouest France, 2 mai 2009

lundi 4 mai 2009

A ma droite : les anti-blocage. A ma gauche : les pro-blocage. Les uns arborent des autocollants « Halte aux agités du blocage » et déploient une banderole symbolique « Non au blocage », vieille du CPE. Les autres applaudissent, huent, protestent quand l’un de leurs contradicteurs s’exprime. Au centre, le président de l’assemblée générale peine à calmer le jeu.

A AG exceptionnelle, affluence exceptionnelle. 2 600 étudiants, c’est un record. Josette Travert, la présidente de l’université, peut être fière d’elle. Son appel à la mobilisation a été entendu. Étudiants en droit qui n’ont « perdu » qu’une semaine de cours et jeunesse UMP sont au rendez-vous. Ceux qui ne viennent jamais d’habitude, de peur de s’exprimer, ont laissé leur trouille au placard. Il faut dire que la présidente a mis le paquet : pour l’occasion, la bibliothèque Droit-Lettres a été fermée.

« Ne rien lâcher »

« L’avenir de l’université est en jeu. » C’est devenu le refrain de l’AG. « Si on débloque, le gouvernement va croire qu’on va céder. » Pour ce pilier du mouvement étudiant, « il ne faut rien lâcher » et le blocage reste le meilleur moyen d’action. En face, on réclame la possibilité d’étudier librement.

Josette Travert demande aux étudiants de « ne pas tomber dans la sinistrose » et rappelle que « des choses ont été obtenues ». Elle proscrit les modalités d’action comme le blocage et l’occupation et prône une «  reprise aménagée ». Pas question non plus de valider automatiquement les diplômes.

La chaleur monte, la tension aussi. Un étudiant en première année de droit prend le micro pour affirmer que « l’augmentation des frais d’inscription ¯ possible résultante de la loi sur l’autonomie des universités, DNDLR ¯ serait utile pour responsabiliser certains étudiants ». Huées. On lui reconnaîtra tout de même une bonne dose de courage.

Coup de théâtre. François Frémont, maître de conférence en physique, annonce qu’il entame une grève de la faim. « Je ne veux pas jouer les héros. Je n’ai même pas envie de la faire. J’ai peur. Mais il faut savoir prendre des décisions », affirme-t-il. Comme une star, il part sous les applaudissements. Son groupe de soutien sur Facebook compte déjà 148 membres.

« Procédés ridicules »

Trois heures et demie de bavardages. On commence à s’ennuyer. Certains sortent les jeux de cartes, d’autres lisent le journal. A une forte majorité (55 % contre 35 %), la levée du blocage est votée. Cris de joie d’un côté et dépit de l’autre.

Profitant du départ des 4/5e de la salle, les opposants à la réforme retenteront-ils un deuxième vote ? Non. Mais, à 500, ils votent tout de même l’occupation des bâtiments, sans suspension des cours. Un procédé « qui fait partie du jeu » mais qui a le don d’énerver le responsable des jeunes UMP du Calvados. « C’était à n’en plus finir. Il faisait chaud, on avait faim. Je leur avais pourtant dit de ne pas partir. Ce sont des procédés ridicules. » Rappelons que le procédé avait été utilisé lors du premier déblocage.

Que les jeunes UMP se rassurent, une nouvelle AG se tiendra mardi matin. A l’ordre du jour : blocage ou non des bâtiments. Eh oui !

Émilie CHASSEVANT.

Ouest-France


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