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Malgré le chantage aux examens, grèves et blocages continuent - Dany Stive, L’Humanité, 7 mai 2009

vendredi 8 mai 2009

La ministre a beau multiplier les pressions, il n’y a toujours pas de retour à la normale dans les établissements.

La normalisation de la situation dans les facultés, rêvée par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, n’est toujours pas la réalité, malgré l’imminence de la fin de l’année universitaire et la brûlante question de sa validation par les examens en fin de semestre. Difficile de se faire une idée précise tant les circonstances sont mouvantes. Alors que l’Agence France Presse décomptait hier une vingtaine d’établissements toujours perturbés à la quatorzième semaine du mouvement des enseignants-chercheurs, la liste la plus récente de la Coordination nationale des universités dénombrait 53 établissements en grève dont 44 bloqués.

Situation mouvante et pas nécessairement dans le sens d’une reprise de l’activité normale : hier, les quatre principaux bâtiments du campus 1 de l’université de Caen étaient à nouveau bloqués, alors que la présidence précisait espérer encore pouvoir organiser les examens en juin ou septembre. Même situation sur deux sites de l’université de Provence (Aix-Marseille-I) ainsi que l’université du Sud Toulon-Var ou à Grenoble-III. Hier encore, à Lyon-I, l’assemblée générale tenait à faire savoir que 80 % des cours du second semestre n’avaient pas eu lieu en STAPS, maths, info, bio et que le rattrapage de ces cours n’était pas envisageable ; que la massive rétention de notes du premier semestre bloquait toute validation des semestres et diplômes pour plus de 4 000 étudiants ; et que les inscriptions de la prochaine rentrée sont de fait impossibles. Mouvement dont l’ampleur est plus difficile encore à mesurer : la rétention de notes organisée par les professeurs grévistes.

Dans une dizaine d’universités, la tenue des examens est incertaine ou non encore programmée. Ainsi, à Paris-IV Sorbonne, la direction a affirmé qu’elle ferait le « maximum » pour organiser les examens d’ici à juillet, mais que, si cela n’était pas possible, elle « neutraliserait » le second semestre, c’est-à-dire que les étudiants de licence seraient « jugés sur cinq semestres au lieu de six ». À Bordeaux-III (arts, lettres, langues), le président a menacé la faculté de fermeture administrative, et donc de non tenue des examens. À Lille-III (lettres), les enseignants grévistes ont décidé de ne pas tenir les examens tout en instituant la « note politique » : la même pour tous, entre 15 et 20. Ceux de Paris-XII Val-de-Marne ont clamé à nouveau leur volonté de ne pas tenir les examens. À l’inverse, des bastions du mouvement comme Rennes-II ou Montpellier-III ont choisi de reprendre les cours.

Dany Stive


Voir en ligne : http://www.humanite.fr/2009-05-07_S...