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L’UMP veut modifier l’élection des présidents d’université - Sylvestre Huet, Sciences2, Libéblogs, 11 mai 2009

lundi 11 mai 2009

Comment s’assurer que les présidents d’universités seront plus souvent du côté du pouvoir politique ? Et plus sensibles aux demandes des directions d’entreprises ? En renforçant l’influence de l’Etat et des personnalités non élues des conseils d’administration dans le choix du président ! C’est l’étrange notion de "l’autonomie" que défend une proposition de loi du député UMP Benoist Apparu. Il vise à ne plus revoir - comme sur cette photo prise à la Sorbonne où les présidents de Paris-4, Paris-8, Montpellier-3 et Rouen - des présidents qui s’opposent vigoureusement à la politique d’un gouvernement.

Le texte de cette proposition a été déposé à la Présidence de l’Assemblée nationale le 5 mai 2009. Sous la forme d’amendement à la loi LRU, il propose une série de dispositions censées être en conformité avec l’esprit de la loi, ce qui en dit long sur cet esprit.

Tout d’abord, il propose que les personnalités qualifiées membres des Conseils d’administration participent à l’élection du président de l’université, alors que la loi réservait ce droit aux élus des enseignants chercheurs, du personnel technique et des étudiants.

Ensuite, il propose de changer le mode de désignation de ces personnalités, aujourd’hui proposées par le président. « A l’exception des représentants des collectivités territoriales ou de leurs groupements, les personnalités extérieures à l’établissement, membres du conseil d’administration, sont nommées pour une durée de quatre ans, dans des conditions fixées par décret, par une commission constituée par le recteur d’académie où est situé l’établissement et assurant la représentation de son environnement économique. » Autrement dit, c’est l’Etat qui prendrait la main, chaque gouvernement s’assurant de placer au sein des CA des personnalités sur lesquelles il puisse compter... notamment pour élire le "bon" président. Pour parfaire l’opération, ces dipositions entreraient en vigueur avant la prochaine élection des présidents.

Cette proposition est directement issue de la réflexion engagée par le comité de suivi de la loi, lire ce rapport, en particulier les pages 19 et 20.


Voir en ligne : http://sciences.blogs.liberation.fr...