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"Le mouvement universitaire proche du tournant ?", Le Monde, 19 mai 2009

mardi 19 mai 2009

Est-ce un tournant dans le mouvement universitaire qui agite les facultés françaises depuis plusieurs mois ? Plusieurs universités parisiennes, en pointe de la contestation depuis quatre mois, ont voté mardi 19 mai, le déblocage. A l’issue d’une assemblée générale (AG) houleuse, enseignants, étudiants et personnels de Paris-IV ont ainsi voté la reprise des cours à partir de lundi prochain et la tenue des examens dans la semaine du 22 au 26 juin.

Quelques heures auparavant, l’AG de Paris-I-Tolbiac avait voté le déblocage dans des termes similaires et celle de Paris-III avait entériné le déblocage jusqu’au 3 juin et la tenue des examens dès la semaine prochaine. A Nancy-II, quelque trois cents étudiants de la faculté de lettres et de sciences humaines, fermée par décision administrative à la suite de son blocage, ont voté la reprise des cours tout en la conditionnant à une solution alternative aux partiels de fin d’année. Déjà, les universités de Lille-III et Saint-Etienne avaient été débloquées en début de semaine.

Si ces décisions éclaircissent l’horizon de milliers d’étudiants quant à la tenue de leurs examens, la contestation qui dure depuis seize semaines ne paraît pas pour autant stoppée, et il n’est pas encore certain que les examens se tiennent dans tout le pays. Ainsi, six universités restent en partie bloquées. "Point fort" de la contestation, selon le ministère de l’enseignement supérieur, Toulouse-II-Le Mirail reste fermée, à l’instar de certains départements des universités d’Aix-Marseille-I, Amiens, de Caen et Reims. Dans une poignée d’autres (Grenoble-III, Paris-X, Lyon-II) les modalités des examens sont en discussion.

Et les relations entre le monde universitaire et Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur, sont loin d’être apaisées. Ainsi, après que vingt-neuf personnalités eurent lancé un appel "pour refonder l’université" dans Le Monde daté 16 mai, la ministre a voulu insister sur "la convergence" avec ses idées, dans sa réponse, lundi. Las ! Trois d’entre eux se sont plaints d’une récupération politique. "Personne n’est habilité à parler au nom des refondateurs", expliquent-ils.

Dans un autre point de vue, paru lundi sur Le Monde.fr, plusieurs enseignants-chercheurs de l’université de Strasbourg assurent que malgré le déblocage, ils "n’ont pas renoncé à [leur] combat" et ont choisi de nouveaux modes de protestation comme le refus des examens et le blocage administratif. Ils critiquent une ministre qui aurait "perdu toute crédibilité et abdiqué toute dignité". De son côté, Valérie Pécresse a seulement accepté de négocier sur les conséquences des retards d’examens. Un mois de bourse supplémentaire devrait ainsi être accordé aux étudiants allocataires dont les examens vont être décalés en raison du conflit universitaire.

Le Monde.fr, avec AFP


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