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"Les examens ont repris à la Sorbonne", L’Express, 24/06/2009

mercredi 24 juin 2009

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Après quatre mois de blocages et un mois de cours, les examens du second semestre ont enfin eu lieu depuis lundi à la Sorbonne. Les étudiants qui profitent du soleil dans la cour d’honneur semblent très détendus mais pressés d’en finir.

Il est loin le temps où la Sorbonne et son président suscitaient la polémique en multipliant les Assemblées générales et en bloquant les entrées. L’heure est aux révisions de dernière minute entre les examens allégés (certaines épreuves de 4h ont été ramenées à 1h), mais pas faciles pour autant. En philosophie des sciences par exemple, les étudiants de 3ème année ont eu le choix entre : "La signification des noms peut-elle garantir le sens de notre discours ?" et "Le sens d’une proposition est-il lié à sa vérification ?". Tout ça en...1h 30. A ceux qui osent encore penser que le diplôme de cette année sera bradé, Betty, 21 ans, en 3ème année d’Histoire, répond : "J’ai dû passer six examens en deux jours, et rien qu’hier, j’ai eu trois partiels en trois heures".

"La grève ne nous a pas pénalisés dans nos révisions"
Concernant les révisions, des étudiantes avouent qu’elles se sont déroulées "à l’arrache". Isadora, 21 ans, étudiante en 3ème année d’Histoire à Paris IV, ajoute qu’elle a révisé la veille, "mais la grève n’y est pour rien, c’est comme ça à tous les partiels". Betty ironise : "quelle belle image nous devons donner des étudiants !". Gautier, 22 ans, en 3ème année de philosophie, argumente : "en général, on n’a pas beaucoup de cours à l’université mais énormément de travail personnel, donc la grève ne nous a pas pénalisés dans nos révisions". En outre, les professeurs, grévistes ou non, ont envoyé leurs cours par Internet et certains ont même donné des cours dans le couloir. "En résumé, un enseignant qui voulait enseigner le pouvait et un étudiant qui voulait étudier le pouvait", conclut Gilbert Lelièvre, maître de conférence en philosophie.

La Sorbonne : fac d’excellence ou fac de gauchiste ?

Valérie, 24 ans, en 3ème année de lettres modernes appliquées, était contre le mouvement de protestation. Elle avait l’impression que son diplôme serait dévalorisé à l’étranger ou dans les écoles auxquelles elle postule. Selon Isadora, la réputation de Paris IV ne va pas changer : "la Sorbonne reste la Sorbonne et un diplôme reste un diplôme, on ne juge pas trois années de licence en un seul semestre... enfin, j’espère". Pour Nicolas et Gautier, étudiants en 3ème année de philosophie, la Sorbonne demeure une université de qualité qui favorise l’esprit critique. Devenue le "bastion de la contestation, elle est sortie grandie du mouvement, même si de l’extérieur, certains peuvent la caricaturer en fac de gauchistes". De même, Gilbert Lelièvre défend la réputation de la Sorbonne : "L’enseignement est très solide, nous avons des échanges avec HEC, Sciences-po, Paris VI et Dauphine et en histoire par exemple, nos historiens sont les meilleurs du monde !"