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"Relaxe d’un jeune enseignant à la Sorbonne poursuivi pour "violences" sur un CRS", par Romain Parlier, Le Monde, 9 septembre 2009

jeudi 10 septembre 2009

Poursuivi pour "coups et blessures volontaires" sur un CRS en mars, Clément Onimus, jeune agrégé d’histoire, doctorant à l’Ecole pratique des hautes études et moniteur à la Sorbonne, a été relaxé par la 24e chambre correctionnelle du tribunal de Paris. L’enseignant de 27 ans était accusé d’avoir lancé une bouteille en verre sur le bouclier d’un CRS lors d’une manifestation place de la Sorbonne, le 26 mars.

Clément Onimus avait été interpellé à l’issue de l’évacuation de la Sorbonne, alors occupée par des étudiants et des professeurs. Placé en garde à vue, puis transféré au dépôt du palais de justice, où il a passé quarante heures, il avait été identifié par un policier comme l’auteur du lancer. Une accusation formellement démentie par le doctorant, qui souligne, entre autres incohérences dans le dossier, que les vêtements qu’il portait ne correspondaient pas à ceux décrits par le policier.

Il est convoqué une première fois devant le tribunal le 27 mai, mais le procès sera reporté. Depuis, Clément Onimus n’a eu de cesse de récolter photos et témoignages afin de prouver son innocence.

"MACHINATION POLICIÈRE"

Mercredi 9 septembre au matin, une cinquantaine de personnes s’étaient mobilisées pour soutenir le jeune enseignant – familles, amis, étudiants, professeurs, membres du collectif Sauvons l’université ou de la Ligue des droits de l’homme. Clément Onimus, qui se dit victime d’une "machination policière", a été décrit par ses trois témoins comme un homme extrêmement sérieux et calme.

Le procureur a plaidé la mise hors de cause, "au bénéfice du doute, faute de preuve matérielle". Il a été suivi par le tribunal, qui a prononcé la relaxe, sans toutefois remettre en cause la parole du CRS. Le jeune homme se déclare satisfait, mais il s’interroge : "En aurait-il été ainsi en comparution immédiate, au plus fort de la répression du mouvement universitaire ?"

Romain Parlier


Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/societe/artic...