Accueil > Revue de presse > "Un site pour recenser les enseignants non remplacés", par Damien Leloup, Le (...)

"Un site pour recenser les enseignants non remplacés", par Damien Leloup, Le Monde, 24 septembre 2009

jeudi 24 septembre 2009

C’est une simple série de formulaires en ligne, sur le site de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE, classée à gauche). Baptisé "Ouyapacours", l’outil permet à tout internaute, parent ou élève, de signaler qu’un enseignant absent n’a pas été remplacé, en précisant l’établissement concerné et la matière. Les données collectées ne sont en revanche pas publiées sur le site. "De plus en plus, nous constatons que les professeurs absents pour moins de quinze jours ou trois semaines ne sont plus remplacés", explique Jean-Jacques Hazan, le président de la FCPE. "Avec les récentes suppressions de postes, la situation a encore empiré. Nous, nous demandons que les enseignants absents soient remplacés immédiatement. C’est un point essentiel pour les parents d’élèves."

D’après les informations recueillies par l’association, le non-remplacement s’est généralisé, faute de moyens. "En Charente, il n’y a plus du tout de professeurs de français remplaçants ; dans le Vaucluse, nous avons dénombré cinq matières qui sont sans remplaçants ; en Haute-Garonne, ce sont des remplacements partiels, seule une partie des heures est assurée", note Jean-Jacques Hazan, pour qui la philosophie qui prévaut aujourd’hui dans les académies est tournée vers l’accueil des élèves, et non vers le maintien de l’enseignement. "Nous l’avions déjà dit au moment du débat sur le service minimum : les parents ne sont pas demandeurs d’un service d’accueil, ils sont demandeurs d’enseignement."

L’association a déjà testé l’outil à plus petite échelle, en Seine-et-Marne. Elle a décidé de l’étendre pour obtenir des données au niveau national, et réclame plus de transparence. "Dans certaines académies, on nous répond qu’on ne sait pas combien de remplaçants sont disponibles pour certaines matières. Que ce soit vrai ou faux, c’est inquiétant", estime Jean-Jacques Hazan.

Pourtant, la précision de l’outil est tributaire de la bonne utilisation qu’en feront les internautes. Rien n’empêche a priori un internaute de donner de fausses informations. "Nos conseils départementaux vérifieront les informations ; et pour remplir un signalement, il faut fournir une adresse e-mail ou un code, qui nous permettra de contacter la personne en cas de doute. C’est une prolongation du travail que nous effectuons déjà : simplement, au lieu de le faire de façon disparate, nous centralisons les informations", note le président de la FCPE.


Voir en ligne : http://www.lemonde.fr/societe/artic...