Les cours de Paris 8 délocalisés en centre ville - Le Parisien, 7 mars 2009

Une sono, quelques dizaines de chaises, un tableau blanc et le tour est joué. Toute la journée d’hier, l’UFR (unité de formation et de recherche) en sciences du langage de l’université Paris-8 de Saint-Denis a laissé tomber les amphis pour venir s’implanter… sur le parvis de la basilique de Saint-Denis. Emmitouflés dans leur manteau, les étudiants prennent des notes tandis que les enseignants se succèdent au micro sous l’oeil interloqué des badauds en ce jour de marché.
« C’est ce qu’on appelle l’université populaire », s’émeut l’un d’entre eux.

Une « grève active »

C’est en effet le but de cette manifestation organisée par les étudiants et les enseignants. « L’idée, c’est faire parler du mouvement. Montrer que l’université est gratuite et qu’elle doit le rester. Ici, en banlieue et à Paris-8, nous serons les premiers affectés par ces réformes », confie Elise, étudiante en master. Voilà quatre semaines que la plupart des UFR de la fac vivent au rythme de la mobilisation. Enseignante en sciences du langage et directrice du laboratoire de recherche en linguistique, Sophie Wauquier est venue faire cours en plein air. « Paris-8 doit être autonome en 2012 et nous nous inquiétons pour notre labo. C’est un vrai pôle d’excellence, mais il pourrait ne pas faire partie des priorités si l’université devait faire des choix à cause de difficultés financières », redoute l’enseignante qui, avec ses collègues, mène une «  grève active » depuis plusieurs semaines. « Nos étudiants sont dans des situations précaires et nous ne pouvons pas nous permettre de leur faire rater leur semestre, alors nous organisons des cours alternatifs », souligne la directrice.