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Cinq ans d’ANR, bilan, leçons, évolutions - S. Huet, Sciences2, 18 novembre 2009

mercredi 18 novembre 2009

Ce matin, Valérie Pécresse et Jacqueline Lecourtier ont présenté le bilan des cinq premières années de l’Agence nationale de la recherche (ANR). La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et la Directrice générale de l’ANR l’ont jugé très positif. Mais les fortes évolutions qui marquent l’activité de l’ANR depuis sa fondation signalent que le gouvernement a composé avec la communauté scientifique. Et son bilan est donc plus contrasté que la publicité qui en est faite.

Les chiffres de l’ANR démontrent sans conteste le rôle de plus en plus important qu’elle joue dans le financement de la recherche publique et donc son orientation. En cinq ans, elle a engagé près de trois milliards d’euros sur 5 500 projets et près de 20 000 équipes. Son rythme annuel est maintenant de l’ordre de 800 millions d’euros. Les projets durent en moyenne de 37 mois et reçoivent un peu moins de 500 000 euros mais avec une forte disproportion puisque les projet purs académique sont à 400 000 et ceux où interviennent au moins une entreprise à 800 000 (en 2008).

Valérie Pécresse et Jacqueline Lecourtier ont insisté à plusieurs reprises sur la "concentration" des financements permise par l’ANR. « Non au saupoudrage » a martelé Jacqueline Lecourtier. Concentration par sujets à l’aide des programmes thématiques, mais aussi géographique. Elle se lit sur la carte de France puisque trois régions - Ile de France, Rhone-Alpes et PACA - cumulent les deux tiers des financements, mais aussi sur les listes de Répartition par secteurs bénéficiaires (voir graphiques). La ministre veut ainsi lier encore plus financements de l’ANR et pôles de compétitivité. Et se félicite que la carte des financements ANR colle à celle du plan Campus.

Il est bien entendu beaucoup trop tôt pour mesurer l’effet de ce mode de financement sur l’orientation et l’équilibre général des recherches publiques. Toutefois, il est clair que certaines des critiques vigoureuses de la communauté scientifique émises lors de la création de l’ANR ont été entendues. Ainsi, la part du programme non thématique - il regroupe le programme "blanc" et celui "jeunes chercheurs" mais aussi le financement des chaires d’excellence, le retour de post-docs partis à l’étranger, et dix millions d’euros pour les projets "jeunes" classés "bons" par l’European research council mais pas financés - doit passer à 317 millions d’euros soit, "50% de la progammation totale des appels à projets" en 2010 dit le document remis aux journalistes. Autrement dit nettement moins que la moitié du budget de l’ANR : 819 millions en 2009.

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